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Non, Lionel Messi n’a pas acheté la Ferrari 335 S Sport Scaglietti !

Depuis plusieurs heures, une rumeur circule sur internet selon laquelle le célèbre footballeur Lionel Messi serait l’heureux acquéreur de la Ferrari 335 S Sport Scaglietti vendue aux enchères lors du salon Rétromobile. La vente de cette prestigieuse Ferrari issue de la collection Bardinon (Mas du Clos) pour plus de 32 millions d’euros attire toutes les convoitises et les rumeurs les plus folles.

L’information émane du quotidien sportif espagnol AS qui se base sur un communiqué du multimillionnaire italien Alessandro Proto, ce dernier déclare avoir été chargé de la vente et que la Ferrari a été vendue à un collectionneur international. AS a ensuite identifié ce mystérieux collectionneur comme étant la star du FC Barcelone, l’argentin Lionel Messi.
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Couverture AS.

Si l’intervention d’Alessandro Proto reste à prouver dans la vente de la Ferrari 335 S Sport Scaglietti, la suite des révélations de AS devient rocambolesque car le quotidien espagnol déclare que Cristiano Ronaldo l’autre star du ballon rond aurait lui aussi fait une offre. Le prodige argentin l’aurait donc une fois encore emporté sur son concurrent portugais comme ce fut le cas lors du dernier ballon d’or.

Bien évidement l’information s’est répandue comme une trainée de poudre et a été reprise sans avoir été vérifiée par de nombreux médias à travers le monde. En France, plusieurs sites spécialisés dans le sport ont repris l’information mais également GQ et BFM TV, les sites automobiles la reprennent en y mettant tout de même du conditionnel.

Il s’agit purement et simplement d’une fausse information créée par AS pour exacerber une fois encore la rivalité entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Nous étions dans la salle de la ventes aux enchères et nous vous pouvons vous affirmer que la voiture n’a pas été adjugée à Alessandro Proto mais a un dénommé « Max » présenté par maître Hervé Poulain comme l’un de ses confrères. Il est fort possible que « Max » ait acheté cette voiture pour un tiers, mais selon nos informations, la Ferrari 335 S Sport Scaglietti prendrait plutôt la direction de la collection privé d’un magnat de l’immobilier du côté de l’Ohio. Nous préférons ne pas révéler son identité car celui-ci ne l’a pas souhaité.
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Ferrari 335.

Le « vrai » nouveau propriétaire de la Ferrari doit très certainement à l’heure actuelle être en train d’organiser le transport de son précieux achat depuis la France vers les Etats-Unis. Nul doute qu’il doit se délecter de la lecture des nombreux articles et commentaires faisant de Lionel Messi le nouveau possesseur de la Ferrari 335 S Sport Scaglietti.

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Rétromobile 2016 : Les résultats de la vente Artcurial Motorcars

Après une semaine d’enchères plutôt difficiles pour les maisons RM Auctions Sotheby’s et Bonhams, la vente Artcurial Motorcars du salon Rétromobile était particulièrement attendue. D’une part celle-ci devait confirmer ou infirmer la tendance des ventes aux enchères de ce début d’année et surtout une Ferrari 335 S Sport Scaglietti 1957, candidate au record du monde de vente aux enchères était proposée à la vente.
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Ferrari 335

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En ce vendredi après midi, le Hall 2.2 de la Porte de Versailles est bondé et les acheteurs du monde entier se pressent dans la salle. A cela il faut ajouter les enchérisseurs au téléphone ou bien encore ceux qui ont laissé des ordres d’achats pour certains lots.

Coupons court à tout suspens et intéressons nous à la Ferrari 335 S Sport Scaglietti 1957. Aux alentours de 18 heures, les lumières de la salle s’éteignent, un film présentant la voiture est diffusé pendant que celle-ci entre en scène. Présentée en détails en Anglais puis en Français par Matthieu Lamoure, la présentation se termine par la lecture d’un texte d’un auteur italien par Hervé Poulain. Artcurial Motorcars est passé maître de la mise en scène et tous les éléments sont réunis pour bien faire sentir aux possibles acquéreurs et au public qu’ils sont face à un instant unique et un probable record du monde.

Les enchères débutent à 20 millions et progressent rapidement jusqu’aux 25 millions. Le rythme se ralenti à partir des 27 millions et il ne reste plus que deux enchérisseurs, l’un en salle et l’autre au téléphone. La marque s’arrête finalement à 28 millions, ce qui une fois les frais et la TVA ajoutés donne une somme de 32 075 200 € et qui constitue un nouveau record du monde en euros et en livres sterling.
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Ferrari 335 S Sport Scaglietti

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Avant de rentrer dans les résultats détaillés, nous vous précisons que ceux-ci peuvent quelque peu différer des résultats officiels Artcurial Motorcars car nous ne prenons que les automobiles et excluons donc le bateau Moonbeam III de 1903. Dernière précision, Artcurial Motorcars présente tous ses résultats TTC alors que les maisons de ventes aux enchères concurrentes le font généralement hors taxe.

Au cours de l’après midi et de la soirée, 89 automobiles ont trouvé preneurs sur les 123 proposées à la vente, cela représente 72% des lots, ce qui est comparable aux résultats de RM Sotheby’s avant l’intégration des ventes « aftersales ». Au total la vente a généré un chiffre d’affaires de plus de 53 millions, de quoi largement placer Artcurial Motorcars en tête des ventes de la semaine de Rétromobile.

Parmi les stars de la vente, outre la Ferrari 335 S Sport Scaglietti 1957, on retrouvait également une Ferrari Testarossa Spider ex Agnelli et une Ferrari 250 GT SWB Berlinetta. Si la première à trouvé preneur pour 1,21 millions d’euros, la seconde n’a pas été vendue.

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Voici le Top 5 de la vente Rétromobile 2016 by Artcurial Motorcars :

  • Lot 170 – Ferrari 335 S Sport Scaglietti 1957 – 32 075 200 €
  • Lot 157 – Aston Martin DB4 Convertible Série 5 1963 – 1 473 200 €
  • Lot 116 – Ferrari Testarossa Spider 1986 – 1 210 000 €
  • Lot 148 – Lamborghini Countach LP400 « Periscopio »1975 – 1 072 800 €
  • Lot 169 – Ferrari 365 GTB/4 Daytona 1972 953 600 €

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Comme pour les autres ventes de la semaine, nous avons décidé de comparer les sommes des estimations avec les chiffres de ventes. La Ferrari 335 S Sport Scaglietti 1957 et ses 32 millions faussant tous les calculs nous l’avons donc exclue pour avoir une idée du marché plus “classique”.
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Mini Countryan Artcurial

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La somme des estimations basses des voitures vendues était de 17,1 alors que la fourchette haute frôlait les 22,7 millions. Au final, les voitures vendues hors Ferrari 335 S Sport Scaglietti 1957 ont généré un chiffre d’affaires de plus de 21 millions d’euros. La vente se trouve donc exactement dans les estimations de la maison de ventes aux enchères française, ces chiffres confirment une fois encore le succès de la vente Artcurial Motorcars que ce soit pour le record du monde ou pour les chiffres globaux de la vente.
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Retrouvez ici l’ensemble des résultats relevés par Morrissette au soir de la vente Rétromobile 2016 par Artcurial Motorcars

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PS : Cet article à été mis à jour le 08/02/16, suite à la publication des résultats officiels par Artcurial Motorcars. La Lamborghini Countach LP 400 « Periscopio » 1975 annoncée initialement comme non vendue a finalement trouvé preneur alors que la Bugatti EB112 Berline 1999 a fait le chemin inverse.

Une Ferrari 335 Sport Scaglietti aux enchères

En 2015, la vente de la collection Baillon avait défrayé la chronique avec des enchères dépassant toutes les estimations et une couverture médiatique jusqu’alors inconnue dans le domaine de l’automobile de collection en France. Nous sommes d’ores et déjà en mesure de vous annoncer que la voiture qui sera dans tous les médias le 6 février prochain sera la Ferrari 335 Sport Scaglietti proposée aux enchères par Artcurial Motorcars.

Outre l’intérêt historique indéniable de cette Ferrari de course, la grande question est de savoir quel sera le prix de vente de cette auto et si celle-ci va devenir la voiture de collection la plus chère dans une vente aux enchères. Pour votre information, la voiture est estimée entre 28 et 32 millions d’euros payables au lendemain de la vente, les billets de Monopoly ne sont pas acceptés. Petite précision si jamais vous étiez potentiellement acquéreur, la participation aux enchères pour cette voiture est soumise à une procédure d’enregistrement particulière et il est nécessaire de vous faire connaître auprès d’Artcurial Motorcars au minimum 48 heures avant la vente.

Une fois passés ces chiffres stratosphériques qui rapprochent de plus en plus le marché de l’automobile de collection de celui de l’art, intéressons nous à la voiture en elle-même.

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La genèse de la Ferrai 335 Sport Scaglietti

Dans les années 50, les constructeurs s’affrontaient sur les circuits mais également dans des épreuves routières telles que les Mille Miglia ou encore la Targa Florio. Ferrari qui est alors une marque de sport en plein développement même si elle a déjà obtenu des victoires importantes se doit de bien figurer au palmarès des Mille Miglia disputés dans son pays d’origine.
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Moteur Ferrari.

En 1956, la marque au cheval cabré aligne la 290 MM équipée d’un puissant moteur V12 dérivé de celui des monoplaces de Grand Prix. Ce moteur de 3,5 litres développe 340 chevaux grâce à son arbre à cames et son double allumage. La 290 MM s’impose aux Mille Miglia 1956 aux mains d’Eugenio Castellotti.

Par la suite, la 290 MM évolue en 290 S, puis 315 S et enfin 335 S. Au cours de ces évolutions, le moteur a été réalésé à 4 litres, il a gagné un second arbre à cames en tête par banc de cylindres, des carburateurs quadruple corps et il avoisine désormais les 400 chevaux. Une puissance à remettre en perspective avec l’époque, rappelons que nous sommes alors en 1957, époque ou une Renault 4CV se contente de 21 chevaux.

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Une Ferrari usine

La voiture proposée à la vente est une 335 S frappée du numéro #0674, elle quitte les ateliers de Maranello début 1957 équipée d’un V12 dans sa spécification 3,8 litres et d’une carrosserie réalisée par Scaglietti. La voiture entame sa carrière sportive outre-Atlantique avec une participation aux 12 Heures de Sebring confiée aux bons soins de Peter Collins et Maurice Trintignant. Après avoir occupé quelques temps la tête de l’épreuve, #0674 se classe finalement 6ème.

De retour dès Etats-Unis, la Ferrari 335 Sport Scaglietti se présente à Brescia sur la ligne de départ des incontournables Mille Miglia pilotée par Wolfgang von Trips. #0674 se classe seconde de l’épreuve ayant appliqué à la lettre les consignes du Commendatore pour permettre la victoire d’une autre Ferrari.
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Ferrari Mille Miglia.

En prévision des 24 heures du Mans et de son interminable ligne droite des Hunaudières, la 335 S se voit offrir une cure de vitamines par le réalésage du moteur de 3,8 à 4,1 litres. Pour l’épreuve mancelle #0674 change encore de pilotes puisqu’elle est cette fois confiée au duo Mike Hawthorn, Luigi Musso. Le départ de la Ferrari est tonitruant, la voiture prend rapidement la tête et dépasse pour la première fois les 200 km/h de moyenne sur un tour. Ces belles performances seront de courte durée puisque la voiture abandonne dès la 5ème heure suite à des soucis de moteur.

La voiture continue sa saison en Suède pour les 6 Heures de Kristianstad avec le même équipage qu’aux 24 heures du Mans. Malgré un début d’incendie, Ferrari 335 Sport Scaglietti termine quatrième de cette course d’endurance.

En prévision des fortes chaleurs du Grand Prix du Venezuela, la carrosserie est modifiée pour améliorer le refroidissement des freins. Elle est engagée en Amérique du Sud aux mains du même équipage mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous et la course se solde par une deuxième place. Cette course offre également le titre de Champion du Monde des Constructeurs à Ferrari.
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Carrosserie Ferrari.

La carrière américaine

En janvier 1958, #0674 est cédée à Luigi Chinetti, le célèbre importateur Ferrari nord-américain. Sa livrée est quelque peu modifiée, le rouge laissant place à une teinte bleue à bande blanche aux couleurs du NART (North American Racing Team).

La voiture participe au Grand Prix de Cuba, à La Havane pilotée par Masten Gregory et Stirling Moss. Outre l’ajout de deux noms de pilotes prestigieux à l’histoire de la 335 S, la voiture reçoit enfin les lauriers de la victoire à Cuba.

La voiture est ensuite louée à différents pilotes avant d’être finalement vendue en 1960. Les heures les plus glorieuses de la Ferrari 335 Sport Scaglietti #0674 sont désormais derrière elle.

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Pierre Bardinon sauveur de Ferrari

En 1970 la voiture est vendue à Pierre Bardinon, le célèbre collectionneur français ayant présidé aux destinées de la maison Chapal. Collectionneur avisé et grand amateur de Ferrari, la 335 S trouve naturellement sa place dans sa collection personnelle basée au Circuit du Mas du Clos dans la Creuse.
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Ferrari 335.

En septembre 1981, Pierre Bardinon décide de faire restaurer la voiture dans sa configuration d’origine et confie celle-ci à la carrosserie Fantuzzi à Modène. Intelligemment, la partie avant de la voiture qui avait été modifiée pour courir en Amérique du Sud a été conservée et sera fournie au futur acheteur avec la voiture. Suite à cette restauration, la Ferrari 335 S est peu utilisée, se contentant de quelques expositions et démonstrations.

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Pour en savoir plus sur l’histoire de cette Ferrari 335 Sport Scaglietti voiture et sur ses prestigieux pilotes rendez-vous ici.

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Le Mas du Clos à nouveau menacé

Après Monthléry, Charade, Spa, Dijon Prenois, c’est aujourd’hui un autre circuit historique qui est menacé. Les tracaceries administratives que subit le circuit du Mas du Clos ressemble de plus en plus à un épisode de Dallas. Malheureusement, les différents rebondissements n’ont rien de fictif et l’un des plus beaux circuits français est aujourd’hui menacé de fermeture.

Rappel des faits :

En 2008, suite à de nouvelles directives concernant la sécurité des circuits, Le Mas du Clos avait cessé d’organiser toute forme de compétition auto ou moto. Afin de permettre aux passionnés de profiter du circuit, le Mas du Clos avait alors continué l’organisation de journées de roulage. L’activité dite de roulage n’étant pas soumise aux contraintes réglementaires de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA) et Fédération Française du Motocyclisme (FFM), cela permettait de continuer d’utiliser le circuit.

15 décembre 2010, un nouveau jugement du Conseil d’Etat interdit à Patrick Bardinon (propriétaire du circuit) d’organiser toute activité sur le circuit du Mas du Clos (y compris les journées de roulage). L’activité de roulage est désormais soumise aux même règles que la compétition. Les circuits souhaitant organiser des journées de roulage doivent maintenant être en conformité avec le règlement de la FFSA ou de la FFM.

La décision du conseil d’Etat est d’autant plus absurde que le circuit est très bien entretenu et son état de conservation est excellent contrairement à d’autres circuits qui ne sont pourtant pas menacés par cette décision. Pour trouver une solution et faire bouger les autorités, une pétition a été mise en place. Si vous souhaitez la signer : http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=MDC2010

Le Mas du Clos, de part son histoire et son aménagement « à l’ancienne » se prêtait parfaitement à la pratique des journées de roulage pour les clubs et véhicules anciens. Morrissette a toujours souhaité rouler sur ce beau circuit, mais cela semble de plus en plus utopiste. Pour vous faire une idée de ce qu’est le circuit du Mas du Clos, Morrissette vous propose une vidéo de Jacques Laffite, au volant d’une F40 LM en 1992 :