Archives du Tag Healey

Ventes RM Sotheby’s du Grand Prix de Monaco Historique 2016

Dans le cadre du Grand Prix de Monaco Historique 2016, outre la vente Bonhams que nous vous avons déjà présenté, RM Sotheby’s organisera également ses propres ventes aux enchères. Il est nécessaire d’employer le pluriel car deux ventes se succèderont samedi 14 mai dans l’après-midi.
.

RM Sothebys Monaco

.

Quattroruote collection

La collection Quattroruote ouvrira le bal des enchères dès midi. Le nom de Quattroruote réfère directement au Quattroruote magazine, un titre de presse axé sur l’automobile fondé en Italie par Gianni Mazzochi en 1956. Le fondateur du Quattroruote magazine ainsi que sa famille ont accumulé une collection très éclectique mettant à l’honneur la mobilité sous toutes ses formes depuis plus d’un siècle.

La sélection de ce catalogue est donc pour le moins originale, puisque l’on retrouve pèle mêle, un bicycle, une calèche, un traineau, un cyclomoteur, une moto et bien évidements de nombreuses voitures. La plupart des véhicules sont d’origine italienne et la quarantaine de lots sont proposés à la vente sans prix de réserve.

The Quattroruote propose principalement des véhicules populaires si l’on fait exception de la Bugatti Type 57 Cabriolet, la Rolls Royce Phantom II, l’Hispano-Suiza H6B Coupé ou encore de la Lancia Lambda Torpédo. Parmi les curiosités on notera la présence d’une Mercedes-Benz 280 TE Estate, d’une Fiat 110A Campagnola, d’une Fiat 130 Coupé ou encore d’une très sympathique Austin 7 Tourer à quatre places.
.

Austin Seven RM Sothebys

.

On ne s’attendait pas à trouver une sélection de véhicules aussi originale au sein de l’univers feutré du Sporting de Monaco, RM Sotheby’s tente avec cette vente un contre pied par rapport aux habituelles ventes de véhicules d’exception et de compétition.

.

Retrouvez ici le catalogue complet de la vente Quattroruote collection

.

Vente Monaco

La maison de vente aux enchères nord-américaine, ne pouvant jouer uniquement sur l’originalité, une vente plus convenue sera organisée le même jour à partir de 17h et simplement intitulée Monaco. Cette vente dispersera plus de quatre-vingt lots dont de nombreuses pièces d’exception.

Voici quelques-unes des voitures plus ou moins rares ayant retenu notre attention :

  • Alfa Romeo Giulia Tubolare Zagato
  • Alpine A110 1800 Groupe 4 Usine
  • Austin-Healey 3000 MkI Works Rally Car
  • Bentley Continental Type-R Fastback
  • Bugatti Type 40 Roadster
  • Ferrari 275 GTS/4 NART Spider
  • Jaguar XK120 carrosserie aluminium
  • Lancia Aurelia B24S Convertible
  • Lancia Flaminia Sport Serie I
  • March 711
  • Mercedes-Benz 300 SL Papillion
  • Peugeot 205 Turbo 16 Groupe B

.
Il y a de nombreuses autres pépites dans le catalogue RM Sotheby’s qui ressemble réellement à une liste au Père-Noël pour amateurs d’automobile fortunés.
.

Healey RM Sothebys

.
Notre coup de cœur, une MGC GTS Sebring

Lorsque MG envisage une évolution de la MG B, il apparait au constructeur britannique que le roadster anglais doit se doter d’un plus gros moteur pour faire face à la concurrence accrue. En adoptant le moteur 6 cylindres en ligne de trois litres hérité de l’Austin-Healey 3000, le roadster MG voit son capot hériter d’une bosse pour loger l’imposant moteur et devient la MG C.

Si la version 6 cylindres a ses fervents défenseurs, son palmarès en compétition ne sera jamais à la hauteur de celui de la B, la faute à un moteur particulièrement lourd (bloc fonte) et installé directement au-dessus du train avant. Si le surcroît de puissance est appréciable, la tenue de route est affectée par le poids excédentaire sur l’essieu avant.

Pour tenter d’améliorer la voiture en compétition, la BMC (British Motor Corporation) lance la déclinaison MGC GTS Sebring qui se caractérise évidement par une optimisation du moteur mais également par l’adoption de nombreux éléments en aluminium pour abaisser le poids de la voiture. Après avoir couru à la Targa Florio, à Sebring ou encore au Nurburging, le programme de compétition des MGC GTS est rapidement annulé et les châssis construits ne sont pas tous utilisés.
.

MGC GTS Sebring

.

John Chatahal, pilote Austin-Healey devait originellement participer à la Targa Florio 1970 au volant de l’une des MGC GTS d’usine, le programme étant annulé on lui offre cependant la possibilité d’acquérir un châssis d’usine et de le préparer lui-même.

Pour l’occasion John Chathal pioche dans la banque d’organe disponibles à la BMC et installe notamment un bloc moteur en aluminium en position plus reculée dans la baie moteur et dote la voiture de jantes en magnésium. Ainsi modifiée la voiture est particulièrement légère et sa tenue de route est grandement améliorée, la voiture présente un rapport poids puissance de 900 kilos pour environ 220 chevaux.

La MGC GTS Sebring proposée aux enchères a été entièrement restaurée et est désormais proposée à la vente pour un prix estimé entre 150 000 et 250 000 €. Si cette voiture est magnifique, la difficulté pour le futur acquéreur sera de trouver une catégorie dans laquelle la faire courir. Datée de la fin des années 60, la MG C GTS ne peut concourir dans les catégories pré-66 et se retrouve de fait opposée à des voitures beaucoup plus puissantes qu’elle.

.

Retrouvez ici le catalogue complet de la vente Monaco

.

Voici les horaires à retenir des ventes RM Sotheby’s dans le cadre du Grand Prix de Monaco Historique 2016 :

  • Vendredi 13 mai
    • Exposition des véhicules de 10h00 à 19h00
      .
  • Samedi 14 mai
    • Exposition des véhicules à partir de 9h00
    • Vente Quattroruote à partir de 12h00
    • Vente Monaco à partir de 18h00

.

Une Aston Martin DBR1 ex Moss durement accidentée

Ce weekend l’Autumn Classic regroupait sur le circuit de Castle Combe de nombreuses voitures de collection. Dans la course dédiéé aux voitures de sport des années 50, un incident est survenu au cours du 10ème tour de course et à impliqué pusieurs véhicules. Cet accrochage est décrit en Angleterre comme l’un des plus couteux de l’histoire de la course automobile historique. Parmi les voitures impliquées on retrouve deux Jaguar XK, une rare Austin Healey 100S et une encore plus rare Aston Martin DBR1.

Au vu des photos, l’Austin Healey 100S semble la plus durement touchée car elle a réellement été prise en sandwich entre les autres véhicules avec des dégâts à l’avant et à l’arrière. Cependant, les réparations seront les plus couteuses pour l’Aston Martin dont la cote est estimée aux alentours de 20 millions de livres. La DBR1 a également était touchée à l’avant et à l’arrière, cette voiture extrêmement rare a notamment été pilotée à l’époque par Sir Stirling Moss. Heureusement aucun pilote ou commissaire n’a été blessé lors de l’incident et les dégâts sont uniquement matériels. Au vu des premières constatations et des récits des personnes présentes, il s’agit d’un enchainement d’incident de course ayant mené à ce gros accrochage.
.

DBR1-1 .

L’accident est largement relayé dans la presse anglo saxonne et pas uniquement dans la presse spécialisée car les versions numériques du Times et du Telegraph y ont consacré un article.

Au-delà des sommes impliquées pour les réparations, cet accident soulève la question du prix des voitures engagées dans les compétitions historiques. Fort heureusement, les anglais étant passionnés, ils jugent que des voitures conçues uniquement pour la compétition, comme l’Aston Martin DBR1, sont faites pour courir et non pas pour prendre la poussière dans un coffre-fort ou être exposées statiquement dans un musée.

Cette vision passionnée des véhicules historiques de compétition est également partagée par le possesseur de l’Aston Martin que nous avons choisi de ne pas citer. Ce dernier a annoncé que la DBR1 serait réparée et de nouveau au départ de compétitions à l’avenir. God save the Queen !

.

DBR1-2

.

Crédits photos : The Telegraph / SWNS

Un Tour Auto pour les vacances, étape 8 : Angoulême – Tours

Pour cette dernière étape, nous continuons de tracer notre road book et décidons de coller au plus près à une étape type du Tour Auto. Nous choisissons donc les routes qui comptent le plus de virages d’après la carte pour quitter Angoulême et décidons d’ajouter à notre périple un passage devant le Circuit du Val de Vienne et une spéciale improvisée à proximité de la commune de l’Ile Bouchard.

Le soleil est de la partie pour cette dernière journée et nous offrira même généreusement quelques coups de soleil pour contribuer lui aussi à sa manière à notre Tour Auto estival 2015. Les routes transversales de Charente sont désertes et nous enchainons rapidement les kilomètres sans avoir l’impression de forcer.

Après 10 jours au volant de l’Healey, nous avons pris l’habitude de tenir des moyennes plus que respectables et ce quelque soit la largeur de la route. C’est l’un des avantages du réseau secondaire français, on peut avoir l’impression d’y rouler à une allure relativement soutenue sans pour autant être en excès de vitesse et craindre pour son permis à la sortie de chaque virage.
.

Healey Vigeant

.
Nous atteignons le Val de Vienne en milieu de matinée et immortalisons le moment par une incontournable pause photo. L’occasion de nous rendre compte que l’Healey a rarement était aussi sale, celle-ci porte (fièrement) les stigmates de son périple : pluie, boue, moustiques et même bouse de vache. Les flancs de miss Healey peuvent retranscrirent chacune des péripéties nous étant arrivé au cours de la semaine.

La remontée vers Châtellerault nous offre un florilège de limitations de vitesses en l’espace de quelques centaines de mètres : 90, 70 puis 50, de nouveau 90, retour à 70, puis 90 … ainsi de suite pendant plusieurs dizaines de kilomètres. Heureusement, nous avons une botte secrète : l’énorme couple du six cylindres Austin. Une fois en 4 ème, vous pouvez rouler de 45 à plus de 130 simplement en faisant varier la pression sur l’accélérateur, une véritable boite automatique.

En se rapprochant de la fin de notre étape et donc de notre virée, le silence prend peu à peu le dessus dans l’habitacle. Chacun se remémore les bons moments de ces vacances estivales et regrette déjà qu’elles soient finies malgré la fatigue accumulée. Miss Healey serait elle aussi pensive ? Elle se fait totalement oublier en avalant les kilomètres sans montrer le moindre signe de faiblesse.
.

Healey Route

.
La spéciale de L’Ile Bouchard se profile devant le capot, pour celle-ci, pas besoin de road book, on connait le tracé par cœur. La route large et en bon état nous ferait presque regretter l’absence d’overdrive. Quel est le tracé exact de cette spéciale ? Celui-ci demeurera secret, et qui sait si vous êtes sages un jour peut être on vous le dévoilera pour que vous puissiez aller vous dégourdir les jantes.

Après le point stop, nous mettons directement le cap sur Tours où la voiture goutera à un nettoyage et un repos bien mérité. Lorsque nous coupons le contact de l’Healey, le compteur affiche fièrement 3108 kilomètres. En réalité, ceux qui ont suivi savent que le compteur n’affiche plus rien depuis la seconde étape, mais nous avons calculé précisément et ces 3 108 000 mètres ont bel et bien été effectués.

Il y a beaucoup de chiffres plus ou moins farfelus à retirer de notre Tour Auto estival. Rendez vous demain pour le bilan complet et chiffré de ces dix jours hors du commun et hors du temps.

.

Un Tour Auto pour les vacances, étape 7 : Biarritz – Angoulême

Nous avons clôturé hier après midi le road book officiel du Tour Auto 2015 et suivons désormais notre propre route, tracée uniquement à l’aide de cartes routières. Si vous utilisez toujours les cartes Michelin et que vous roulez en ancienne nous vous conseillons vivement de privilégier autant que possibles les routes jaunes et blanches. Elles représentent les routes les plus petites, autrefois connues sous le nom de départementales et sont parfaitement adaptées aux voitures de collection et à la conduite le coude à la portière.
.

Carte Michelin

.
Si nous avions effectué toute l’étape entre Pau et Biarritz sans ravitaillement, l’Healey a rapidement soif, nous obligeant faire le plein dès la sortie de Biarritz. Sous un léger crachin, nous roulons décapoté et mettons le cap au Nord en traversant de nombreuses stations balnéaires : Cap Breton, Hossegor, Soustons, Vieux Boucaux, Vielle Saint-Girons …

La foret des Landes offre peu de routes et celles-ci sont rapidement saturées en période estivale. Quelques bouchons ralentissent quelque peu notre progression mais rien à voir avec ce que nous avons connu lors de la Traversée de Paris. Ces arrêts imprévus nous laissent le temps d’admirer les nombreux combi Volkswagen présents dans le Sud-Ouest, que ce soit des T1, T2 jusqu’aux T5, toutes les générations sont représentées.

Nous quittons la route côtière pour entrer à l’intérieur des terres, après quelques kilomètres le ciel s’assombrit soudainement. Nous avons juste le temps de nous arrêter en urgence et de recapoter avant que l’orage ne s’abatte sur nous. Fort heureusement, on recapote un cabriolet anglais des années 60 beaucoup plus rapidement qu’un coupé cabriolet ultra moderne.
.

Healey Vignobles

.
En approchant de la ville de Langon, nous commençons à découvrir les premiers vignobles du bordelais. Après une pause déjeuner pour l’équipage et pour la voiture nous continuons la route des vins et traversons la ville de Cadillac qui à indirectement donné son nom aux célèbres voitures américaines*.

Nous retrouvons de très belles petites routes, dignes de figurer dans le road book du Tour Auto. Au détour d’un virage notre running gag animalier continue. Après les chiens, chèvres, vaches et poules, quel animal reste-il ? Nous n’avions pas encore croisé de moutons, c’est désormais chose faite puisqu’un troupeau passant d’un champ à un autre bloque la circulation dans les deux sens et en profite pour transformer la chaussée en un chemin boueux.
.

Moutons

.
A proximité d’Angoulême, d’autres vignobles nous attendent mais nous ne nous attardons pas car le soleil commence déjà à descendre et il nous reste encore quelques dizaines de kilomètres à effectuer pour terminer notre étape du jour qui en compte 425. Nous retrouvons avec plaisir les routes que nous avions parcourues lors du Rallye International de Charente l’année dernière.

Après un nouvelle visite à une station service (qui sera la dernière de notre Tour Auto estival), nous bouclons un tour du Circuit des Remparts d’Angoulême sur lequel Morrissette avait couru il y a plusieurs années. Le rythme est évidement bien différent et l’on se demande comment l’on a put courir sur une chaussée aussi déformée.

Demain les vacances se terminent et notre périple aussi, nous bouclerons la route en direction de Tours ou miss Healey et son équipage gouteront à un repos bien mérité.

.

* La marque Cadillac que nous connaissons actuellement a été fondée en 1899 sous le nom de Detroit Automobile Company. Cette dernière a été renommée Cadillac Automobile Company en 1902 pour rendre hommage au fondateur de la ville de Détroit : Antoine de Lamothe-Cadillac. Cet explorateur français originaire de la région de Toulouse avait pris le nom d’emprunt de Lamothe-Cadillac en s’inspirant librement du seigneur de Cadillac ville située au cœur du bordelais.

.

Un Tour Auto pour les vacances, étape 6 : Pau – Biarritz

Dans l’imaginaire collectif le Sud-Ouest est généralement associé à la bonne chère, au surf et à la météo clémente. Dans la réalité il pleut souvent dans cette région et cela peut durer plus ou moins longtemps, dans notre cas ce sera toute la journée. Le choix de rouler ou non cheveux au vent sera donc rapide : capote, vitre remontées et feux de croisement toute la journée.

L’étanchéité de la Healey n’a pas progressée depuis l’étape entre Vichy et Clermont-Ferrand, on a toujours l’impression de se déplacer avec une tente de camping percée sur la tête. Les essuie glaces continuent de vivre leur vie en toute autonomie décidant de s’arrêter quand bon leur semble tout en assurant toutefois le service minimum.

Qui dit étape plus courte dit grasse matinée et il est près de dix heures lorsque nous mettons le contact après avoir fait les vérifications d’usage. On ne roule pas en ancienne comme en monospace diesel moderne, il faut apprendre à ménager l’auto et surtout à refaire les niveaux tous les matins.

Le circuit de Pau Arnos est totalement désert au moment de notre passage, seuls quelques maïs nous accueillent. Cela contraste avec la foule des grands jours qui était présente lors du passage du Tour Auto au mois d’Avril.

Notre relation particulière avec les animaux continue puisqu’après les chiens, chèvres et vaches de l’étape précédente, c’est un troupeau de poules qui décide de traverser juste devant notre capot. Tentative de suicide ou intérêt pour l’automobile de collection ? Nous ne le saurons pas et effectuons une marche arrière pour nous assurer de n’écraser personne.
.

Poules

.
Dans la liaison vers la spéciale d’Oregue nous découvrons un autre obstacle qui ne figure pas au road book. En effet un jeune homme enterrant sa vie de garçon a décidé de fermer la route à l’aide d’une barrière et réclame une pièce pour laisser passer les voitures. Après avoir payé notre impôt nous continuons tranquillement notre route.

La spéciale d’Oregue qui avait elle aussi été annulée lors du véritable Tour Auto devait certainement être magnifique par beau temps mais s’avère relativement compliquée sous la pluie. En raison de l’humidité et de l’eau sur la chaussée miss Healey se montre instable, le train avant étant quelque peu baladeur au freinage et en entrée de virage pendant que les freins eux aussi détrempés se montrent peu efficaces. Autant de raisons, associées à une visibilité très moyenne de parcourir la spéciale à allure modérée.

Le parcours de liaison vers Biarritz ne revêt pas d’intérêt particulier. Nous arrivons vers 15 heures devant la cité de l’Océan, aucune arche pour symboliser la fin de l’étape, seulement la mer et quelques rochers typiques du paysage basque. Une pause photo s’impose avant de rejoindre le centre ville de Biarritz après 230 kilomètres parcourus.
.

Healey Biarritz

.
Pour la première fois depuis le départ, le road book comportait quelques imprécisions, une bibliothèque ayant notamment été confondue avec un Office du Tourisme. Les réalisateurs du road book qui a été notre bible pendant cinq jours étaient certainement quelque peu fatigués au moment de boucler la dernière étape. Il faut dire que le road book a été absolument parfait tout au long de notre parcours, de nombreux organisateurs de rallye devraient s’en inspirer.

Il est à noter que nous avons effectué une journée complète sans devoir ravitailler en carburant l’Healey ce qui change des autres journées à un, deux voire trois pleins. Demain notre Tour Auto estival continue en direction d’Angoulême, autre haut lieu de l’histoire automobile en France.

.

Un Tour Auto pour les vacances, étape 5 : Toulouse – Pau

Changement de massif montagneux pour cette nouvelle étape, le massif central laisse place aux Pyrénées. Changement également de météo puisque le ciel est désespérément gris et un léger crachin typiquement britannique fait son apparition alors que nous sommes pourtant à Toulouse.

A météo anglaise, réaction anglaise, nous décidons de partir décapoté en misant sur le fait que tant que l’on roule, l’eau n’entre pas dans la voiture. Heureusement pour nous, la bruine cessera rapidement. Un plein d’essence, une petite portion d’autoroute et nous voici partis à l’assaut des premiers cols de la journée. Pas de circuit au programme mais deux spéciales et plus de 400 kilomètres de routes de montagne.

Après l’ascension du col du Portet-d’Aspet, nous enchainons directement sur celui de Menté. La montée se fait sans soucis et nous nous arrêtons au sommet pour une pose photo. Miss Healey choisit cet instant pour justifier une fois encore l’éternelle réputation d’incontinence des automobiles anglaises. Une belle trace de liquide de refroidissement se repend sur la chaussée alors que nous n’avions aucun signe avant coureur pendant la montée.
.

Healey Col Mente

.
Nous sommes donc contraints de laisser la température redescendre et la pression diminuer dans le circuit de refroidissement avant de pouvoir ouvrir celui-ci. Au final il s’agissait seulement de quelques centilitres, nous refaisons le niveau et reprenons notre route en direction de la spéciale d’Antichan.

Lors du passage du Tour Auto au mois d’Avril, nous étions parmi les spectateurs au bord de la spéciale. Cette fois-ci nous sommes acteurs sur la route, la première partie se fait en montée sur une belle route relativement large, la seconde partie est quand à elle en descente et met à rude épreuve les freins de l’Healey. Plus on avance dans la spéciale moins nous avons de freins, il nous faut donc gérer pour arriver au point stop que nous trouverons difficilement en raisons de notes moins claires qu’à l’accoutumée.

Nous décidons de continuer notre route pour refroidir les freins et repartons en direction d’autres cols des Pyrénées. Le ciel toujours obstinément gris nous empêche malheureusement de profiter des paysages majestueux des Pyrénées mais en contre partie nous ne souffrons pas de la chaleur.
.

Pyrénées

.
Pause déjeuner pour l’équipage et ravitaillement en Sans plomb 98 pour la voiture à Bagnères de Bigorre avant de continuer en direction de Pau via le col du Soulor et la spéciale de Nay.

L’Austin Healey 3000 est la voiture idéale pour gravir des cols de montagne, le couple quasiment inépuisable du six cylindres en ligne permet de sortir des épingles sans effort et la direction se montre particulièrement légère en montée. Elle s’alourdi quelque peu en descente en raison du poids conséquent du moteur en fonte pesant sur l’essieu avant.

Plus l’on monte en altitude plus le brouillard se fait dense nous obligeant à allumer les phares et quelques fois les essuie glaces. Fidèles à notre décision du matin, nous continuons de rouler décapoté. Dans la descente du col, toute la faune locale semble s’être donné rendez vous sur la route puisqu’après avoir croisé des chiens couchés sur la chaussé, c’est un troupeau de chèvres puis des vaches qui bloquent le passage.

Celles-ci n’étant pas disposées à se déplacer, nous les contournons et nous nous rendons compte qu’en cabriolet on est beaucoup plus petit qu’un bovin, cela nous oblige à une certaine humilité et à ne pas utiliser le klaxon.
.

Col Soulor

.
Si la spéciale de Nay avait été neutralisée pour les concurrents du Tour Auto, ce n’est pas le cas pour nous. La spéciale est tracée sur une route très étroite avec de nombreux virages en aveugle. Nous devons garder à l’esprit que nous sommes sur route ouverte et qu’un véhicule peut surgir ce qui nous oblige à garder une importante marge de sécurité.

Le retour sur Pau se fait sans encombre, nous remplissons pour la troisième fois le réservoir de carburant de la voiture avant de rejoindre la cité du roi Henry IV. Un tour sur le tracé du circuit de Pau-Ville où nous étions il y a quelques semaines avec Morrissette s’impose avant de couper le moteur. Cette 5ème étape était un peu plus courte en durée avec environ 8 heures derrière le volant mais tout de même plus de 400 kilomètres parcourus.

Demain une étape encore plus courte nous attend en direction de l’Océan Atlantique et plus précisément de la Cité de l’Océan de Biarritz qui marquait le point final du vrai Tour Auto 2015.

.

Un Tour Auto pour les vacances, étape 4 : Clermont Ferrand – Toulouse

Qui dit nouvelle étape dit nouvelles conditions météos, après la canicule et la pluie, la météo est plus clémente en cette matinée au départ de Clermont-Ferrand avec un beau ciel bleu et des températures raisonnables. Depuis le début de notre Tour Auto estival nous vous parlons beaucoup de météo mais c’est un élément prédéterminant lorsque l’on roule en cabriolet. Une chose qui ne change pas en revanche est la consommation de sans plomb 98 de la Healey, qui nous oblige à un ravitaillement dès notre départ.
.
Puy de Dome.
Nous reprenons les routes de montagne auvergnates que nous avons laissé hier, celles-ci sont toujours aussi agréables et nous quittons la ville de Clermont Ferrand sous l’œil du Puy de Dôme. L’overdrive semble moins sensible à la beauté des paysages et à la qualité de la route puisque celui-ci refuse désormais tout service. Son absence n’est pas pénalisante sur les petites routes de montagne ou l’on alterne généralement entre troisième et quatrième rapport.

La spéciale de Riom es Montagne porte bien son nom, les dénivelés y sont importants et les paysages changent à mesure que l’on monte en altitude. Le point stop de cette spéciale nous offre un magnifique point de vue sur les vallées du Cantal. Parfait pour faire une petite pause et laisser le moteur et le pilote refroidir après l’intensité de la spéciale.

Le road book nous fait encore gravir quelques cols par de toutes petites routes uniquement fréquentées par des locaux et quelques cyclistes. Après une pause photo au sommet, nous mettons le cap sur la deuxième spéciale du jour situé au cœur des gorges du Lot sur la commune d’Estaing.
.

Healey Cantal

.
Les températures clémentes du matin sont loin derrière nous et la canicule règne de nouveau. En plus de devoir être attentifs au tracé de la spéciale et à ses nombreux virages, il nous faut également faire attention à la température d’eau dès que la route monte et à la température des freins dès que celle-ci descend.

Nouvel arrêt ravitaillement aux portes de Rodez aussi bien pour la voiture que pour l’équipage qui cherche à se désaltérer. Plus on se rapproche du circuit d’Albi plus la chaleur devient étouffante et l’air vient à manquer. On ne s’arrête pas au circuit d’Albi car celui-ci est littéralement pris d’assaut par les cyclistes pour une course cyclotouriste.

La liaison vers Toulouse se fait via une portion d’autoroute. Si, comme nous l’avions déjà évoqué l’autoroute n’a aucun intérêt en ancienne, ce tronçon Albi-Toulouse nous semblera particulièrement pénible. L’absence d’overdrive limite considérablement notre vitesse et nous ne pouvons dépasser les 3 000 tours par minutes longtemps sans voir la température d’eau grimper en flèche. Nous plafonnons aux alentours de 90 km/h sur cette portion limitée à 130 km/h.

Le chemin jusqu’à la ville rose semblera bien long aussi bien pour la voiture que pour son équipage. Tous on mérité une bonne nuit de repos après plus de 500 km parcourus et avant de s’attaquer aux Pyrénées et à ses différents cols dès demain matin.
.

Healey Pause

.

Un Tour Auto pour les vacances, étape 3 : Vichy – Clermont Ferrand

Après une journée sous la canicule, changement radical de météo pour cette troisième étape puisque nous partons sous la pluie et la fraicheur. L’occasion de tester l’étanchéité toute relative de la capote, les entrées d’eau sont nombreuses ; chaque virage à droite arrose le passager, chaque virage à gauche inonde le conducteur.

Sous la pluie et le brouillard le système électrique Lucas commence à se montrer fidèle à sa réputation de King of darkness. L’overdrive commence à montrer des signes de faiblesse et les essuie glaces décident de fonctionner ou de s’arrêter selon leur envie sans tenir compte de la présence ou non de pluie.
.

Healey Brouillard.

Il nous faut donc composer avec le brouillard et la buée pour les premiers cols auvergnats. Dans ces conditions, difficile de tenir les moyennes imposées par le road book et nous aurions pointé avec un retard de 5 minutes à l’entrée de la spéciale d’Augerolles. Une première spéciale typiquement montagnarde au cœur des sous bois avec un beau revêtement. La circulation et les conditions météo nous incitent à redoubler de vigilance et nous parcourons celle-ci à allure modérée.

Malgré les conditions météo peu clémentes, les routes sont superbes : en parfait état, vallonnées avec de nombreux virages. Mention spéciale pour le conseil général d’Auvergne qui doit investir un budget conséquent dans l’entretien des routes, celles-ci resteront incontestablement comme les plus belles de notre Tour Auto estival. On découvre également la magie du road book du Tour Auto qui vous fait traverser un petit village, prendre des chemins minuscules pour tout d’un coup se retrouver sur une petite route superbe serpentant en lacets à flanc de montagne.

Après la pause déjeuner, le compteur de vitesse et le totaliseur kilométrique décident de ne pas reprendre du service. On tente une réparation mais il s’agit probablement du câble d’entrainement. Nous devrons donc nous passer de cet instrument pour le reste du parcours.
.

Healey Parentignat

.
La spéciale de Montbrison est relativement large et incite à rouler vite, cependant certains virages sont piégeux et se referment subitement. Les vidéos des voitures sorties de la route dans cette spéciale lors du vrai Tour Auto nous incitent à garder une marge de sécurité. Nous prenons ensuite la direction du circuit de Charade.

Après un ravitaillement en essence, une pause s’impose à hauteur du Château de Parentignat. Non pas pour déjeuner mais parce que des goutes d’huile arrivent sur le pare brise. Plus de peur que de mal, après vérification il s’agit uniquement de trop plein d’huile des carburateurs SU qui coule le long du capot et finit par être projeté sur le par brise.

Les routes en direction de Charade et de Clermont Ferrand sont superbes comme celles empruntées au cours de la matinée avec en bonus le Puy de Dôme en toile de fond. Après une pause photo à l’entrée du circuit, nous entamons la descente sur Clermont Ferrand qui nous mènera au pied du Stade Marcel Michelin, antre des joueurs de rugby de Montferrand. Nous profitons de la proximité géographique pour visiter le musée de l’aventure Michelin qui est d’ailleurs très bien fait.
.

Healey Charade

.
Nous bouclons ainsi une nouvelle étape de près de 10 heures, 377 kilomètres et quelques milliers de virages. Demain cap au sud avec l’étape entre Clermont Ferrand et Toulouse.

.

Un Tour Auto pour les vacances, étape 2 : Paris – Vichy

Après l’incontournable photo au pied du Grand Palais, on met le cap sur Vichy et entrons dans le vif du sujet avec la découverte du road book officiel du Tour Auto qui sera notre fidèle compagnon au cours des cinq prochaines étapes. Celui-ci est particulièrement lisible et très bien fait ce qui facilite grandement notre acclimatation et nous quittons rapidement les rues de la capitale relativement calme en ce matin du mois d’Aout.
.

Healey Grand Palais

.
Miss Healey réclame déjà sa rasade de Sans Plomb 98 avant même que nous ayons atteint le Château de Courances qui était le lieu de départ officiel du Tour Auto. Petite halte devant la grille du château, remise des compteurs à zéro et nous voilà partis à la découverte de la France. Les quelques portions d’autoroutes sont rapidement effacées d’un coup d’overdrive et l’on se retrouve sur le réseau secondaire voir tertiaire qui sera notre programme tout au long de notre périple. Plus on s’éloigne de la capitale et des grandes agglomérations en général, plus le réseau routier semble adapté aux voitures anciennes et l’on se sent de plus en plus libre.

Au hasard d’un rond point nous croisons la silhouette facilement reconnaissable d’une Jaguar Type E. Les kilomètres défilent au son du ronronnement du six cylindres en direction de la première épreuve spéciale. Le soleil déjà haut dans le ciel nous offre un avant gout des températures caniculaires que nous connaitrons dans l’après midi. Cela fait près de trois heures que nous sommes partis du Château de Courances lorsque nous arrivons à la première spéciale d’Egleny.

.Healey Route.
La route restant ouverte à la circulation, nous ne pouvons nous permettre d’attaquer outre mesure et gardons à l’esprit qu’une voiture, un vélo ou un tracteur (fréquent en cette saison) peuvent arriver face à nous. Cette spéciale est relativement piégeuse du fait des nombreux changements de direction et de revêtements obligeant à une vigilance de tous les instants.

Après une nouvelle pause carburant et un ravitaillement pour l’équipage, nous continuons notre route en direction du Circuit de Magny-Cours. Nous longeons le canal de Briare pendant de nombreux kilomètres avant d’arriver au dernier circuit ayant accueilli un Grand Prix de Formule 1 en France. La aussi, la traditionnelle photo souvenir s’impose. L’arrêt est bref car l’heure est déjà avancée et il nous reste encore plus de deux heures de route avant de rejoindre Vichy. La température extérieure dépasse les 30 degrés, si l’Austin Healey reste imperturbable, l’équipage souffre de la chaleur et consomme beaucoup plus d’eau que le six cylindres britannique.
.

Healey Magny Cours

.
Après un dernier ravitaillement en carburant, il est temps de garer la voiture pour la nuit au terme d’une étape de près de 12 heures et 500 kilomètres depuis Paris. Demain les monts d’Auvergne nous attendent pour une étape à flanc de Montagne.

.

Un Tour Auto pour les vacances, étape 0 : Tours – Paris

Ayant décidé de faire ce périple à l’ancienne, sans autre assistance qu’une caisse à outils et les quelques pièces détachées que l’on transporte dans le coffre, nous rejoignons donc Paris par la route. Les concurrents qui disputent le « vrai » Tour Auto disposent tous désormais d’une assistance et la plupart des voitures rejoignent Paris sur des plateaux.

Notre trajet entre Tours et Paris se fait principalement par la Nationale 10 qui était jadis la seule route vers le Sud-Ouest et l’Océan Atlantique depuis Paris. Si les autoroutes ne revêtent aucun intérêt en voiture ancienne, les routes nationales n’en ont pas beaucoup plus. Souvent larges et droites, seulement entrecoupées de quelques traversées de villages et leurs limitations de vitesses à 70 et 50, les nationales permettent de se déplacer mais n’offrent pas de plaisir de conduite particulier.
.

RN10

.
Le départ se fait sous la canicule, la Healey ne chauffe pas, malgré les plus de 30 degrés de température extérieure, mais transmet généreusement de la chaleur à ses occupants par le biais des petites trappes situées aux pieds du conducteur et du passager. Hasard de la route, à la sortie de Château Renault on retrouve sur notre route une Porsche 356 Spyder. Réplique ou originale ? Nous ne le saurons pas, toujours est-il, nous faisons une bonne partie de route ensemble en direction de Chartres et des flèches de sa cathédrale.

Après une pause pour refaire le niveau de carburant, nous arrivons en périphérie de la capitale. Le réseau routier se densifie et est de moins en moins adapté aux automobiles anciennes. Par chance nous évitons les bouchons et entrons rapidement sur le périphérique parisien. On y découvre un bruit ahurissant auquel nous ne nous attendions pas entre les tunnels et bruits de roulements des différents véhicules. Cabriolet et périphérique parisien ne font définitivement pas bon ménage.

On décide de bifurquer au niveau de la porte Dauphine, avenue Foch, rond point de l’Etoile, avenue de Wagram … L’Austin Healey retrouve les beaux quartiers parisiens dans lesquels elle avait ses habitudes au milieu des années 60, lorsque l’anglaise était la monture préférée de la jeunesse dorée parisienne. Au terme des 283 kilomètres de cette étape de liaison parcourue sans encombre, l’Healey a droit à une nuit de repos bien méritée à l’ombre d’un parking souterrain.

.
Demain, la Traversée de Paris estivale nous attends

.

« Articles Précédents