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MG B GT3, la MG B ultime ?

L’histoire de la MG B est bien connue de la plupart des amateurs d’anciennes. La B pointe le bout de son pare choc en 1962 pour remplacer la MG A. La voiture est d’abord déclinée en roadster avant d’être rejointe quelques années plus tard par une version coupé baptisée MG B GT. Du coté du moteur la MG B fait confiance a une solution éprouvée avec un 4 cylindres de 1850 cm3 évoluant d’abord sur 3 puis sur 5 paliers. La MG est devenue C en adoptant le 6 cylindres de 3 litres issue des Austin Healey, elle a également connu une déclinaison V8. Le V8 3,5 litres d’origine Buick, badgé Rover a d’abord été installé de manière expérimentale par le préparateur britannique Ken Costello avant de donner lieu à une petite série de Roadster et de GT produits directement par MG.

L’évolution de la MG B s’est donc arrêtée à ce stade si l’on excepte la très confidentielle MG RV8 du début des années 90. Ce point final à l’histoire de la B ne convenait pas à un amateur anglais qui s’est mis en tête de développer une la MG B ultime : une MG B GT3. Son but est d’établir avec cette auto le record du tour des voitures de route sur le mythique circuit du Nürburgring.
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MG GT3-3

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Comment une MG B peut –elle entrer dans la réglementation moderne des GT3 FIA ? Comment une GT3 FIA peut-elle être légale pour une utilisation sur la route ? Autant de subtilités qui ne poseront pas de soucis à nos amis britanniques en raison d’une réglementation routière bien plus laxiste qu’en France. Une fois ces tracasseries administratives résolues, fallait-il encore construire une voiture capable de performances redoutables.

Le projet est parti d’une MG B GT de 1966 dont il ne subsistera pas grand-chose si ce n’est le nom du modèle et quelques aspects cosmétiques comme la face avant ou encore la ligne de toit. La voiture est construite sur un châssis tubulaire aux normes GT3 qui donne naissance a une voiture surbaissée et copieusement élargie afin d’accepter des roues modernes de GT3.
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MG GT3-1

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D’un point de vue moteur, quelques boulons du bas moteur portent peut être la marque MG mais c’est tout. Le moteur est une évolution, pour ne pas dire une recréation du V8 3,5 litres Rover. Celui-ci s’est vu greffé une culasse d’origine Lotus afin d’optimiser le remplissage des 8 cylindres. Comme cela n’était pas suffisant, deux « gros » turbos ont été ajoutés afin de faire grimper la puissance à plus de 600 chevaux. La boite de vitesse les freins et les suspensions ont bien entendu été modifiés en conséquence afin que la voiture reste homogène et conduisible.

La construction de la voiture se poursuit petit à petit et elle devrait prochainement être en mesure de se mesurer à l’enfer vert de la boucle Nord du Nürburgring. Retrouvez ici l’article original de Speed Hunters présentant la voiture et pour suivre l’avancée de la voiture, rendez vous sur la page facebook d’APS Motorsports. Merci à Alpine Planet qui nous a fait découvrir cette MG pour le moins étonnante.
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MG GT3-4.
Crédit images : Speed Hunters / Jonathan Moore

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Le Nürburgring en difficultés

Le circuit du Nürburgring aura connu une vie aussi tourmentée que peut l’être son tracé. En effet, ce circuit mythique a connu les plus grandes courses de Formule 1 et d’endurance jusque dans les années 1970. Jugé ensuite trop dangeureux et trop long (24 kilomètress) pour répondre aux standards de sécurité, le circuit accueillera de moins en moins de compétitions. Baptisé a juste titre « the Green Hell » (l’Enfer Vert), la boucle nord du Nürburgring fut délaissée en 1984 au profit d’un nouveau circuit de Formule 1 construit juste à coté. La Nordschleife gardera toujours une place unique dans l’esprit des passionnés mais perdra peu a peu de sa médiatisation.
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Les choses s’accélèrent dans les années 90, les constructeurs voient en ce circuit atypique de plus de 20 km une piste aux caractéristiques uniques pour tester leurs modèles les plus sportifs dans toutes les conditions. Aujourd’hui, tout modèle sportif, se doit d’être duement testé sur la boucle nord du Nürburgring avant d’être commercialisé. Les constructeurs tentent également d’établir des records sur ce tracé selectif afin de médiatiser davantage leurs véhicules. Conjointement à cette activité de piste d’essai, le Nürburgring a bénéficié d’une publicité inattendue grâce à un jeu vidéo (Gran Turismo) ce qui a eu pour effet de replacer l’Enfer Vert sur la carte des circuits incontournables, notamment auprès des plus jeunes.

Une telle notoriété a fini par attirer des investisseurs qui ont vu (trop) grand pour le circuit allemand en créant un important complexe hotelier destiné a accueillir les fans, un centre de congrés et de réunions mais également un parc d’attraction sur le thème de l’automobile. Ces couteux développement ont été financés par d’importants crédits que la société gérant le circuit n’est plus aujourd’hui en mesure de rembourser. Elle a donc tenté de souscrire un emprunt de 13 millions d’euros auprès de l’état allemand, mais sous les effets conjoints de la crise, des restrictions budgétaires et des pressions écologistes, le prêt a été refusé. En conséquences le Nürburgring a été placé le 18 juillet en redressement judiciaire, les nuages s’emblent s’assombrir dans le massif de l’Eiffel en ce qui concerne l’avenir du circuit.

Si pour l’instant les gestionnaires du circuit et les instances sportives se veulent rassurantes quand à la pérénité des épreuves sportives sur le tracé, aucune garantie ne peut être donnée sur le long terme. L’avenir du Nürburgring dépend désormais entièrement d’un possible futur repreneur, Morrissette espère qu’une solution sera rapidement trouvée pour permettre à ce mythique circuit de perdurer.

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