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Triste réseau routier français

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais progressivement le débat autour de l’automobile est passé de la sécurité routière à la pollution. Alors oui, de temps à autre, suite à un mauvais mois en terme de sécurité routière ou un grave accident, le sujet revient sur la table mais la priorité est désormais dans les médias à la sacrosainte pollution de l’air. Une bonne illustration de cette évolution des centres d’intérêt est que la très chère Chantal Perrichon a quasiment disparu du paysage médiatique au profit de la toute aussi sympathique Anne Hidalgo.

Ce changement d’intérêt se traduit également par un changement de répartition au niveau des budgets de l’Etat. De plus en plus de personnes mesurent plusieurs fois par jour la qualité de l’air et inventent des mesures contraignantes alors que dans le même temps de moins en moins d’ouvriers travaillent à l’amélioration de la qualité du réseau routier. Les explications profondes vont plus loin que ce simple changement d’intérêt puisque le transfert de responsabilité il y a quelques années des routes nationales de l’état aux régions et départements n’a pas aidé. La responsabilité ayant été transférée mais pas les budgets, l’entretien des routes a été réduit au strict minimum faute de budget au niveau des collectivités locales.
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Carte Michelin

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Un trajet de 300 kilomètres à travers la France en Austin Mini de 1966 (les vraies Mini pour certains, les méchantes qui polluent pour d’autres) permet d’avoir une bonne idée de l’infrastructure du réseau routier français. Qui dit trajet en voiture ancienne dit utilisation du réseau secondaire loin de nos belles autoroutes relativement bien entretenues en contrepartie de tarifs toujours plus élevés.

En empruntant le réseau secondaire, la carte postale bucolique s’arrête rapidement et laisse place à la dure réalité du réseau routier français en 2016. Les trous et autres nids de poules sont de plus en plus marqués bien que l’hiver ne soit pas encore passé. Certaines portions à vous faire perdre une roue de 10 pouces feraient presque passer les routes belges pour un billard.

Quand ce n’est pas un trou, c’est une bosse sous forme de dos d’âne ou de ralentisseur qui tente de venir à bout de vos amortisseurs. Ceux-ci sont signalés de manière aléatoire, voire pas du tout lorsqu’un conseil municipal a voté l’installation d’un ralentisseur sans prévoir le budget complémentaire pour la signalisation. Pour nos amis écologistes rappelons que chaque ralentisseur implique comme son nom l’indique un ralentissement qui précède une ré-accélération génératrice de consommation de carburant supplémentaire. Une véritable ineptie écologique qui à la longue vous attaque aussi les lombaires.

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Une fois que vous avez survécu à ces différents obstacles principalement urbains, vous voilà sur les anciennes routes nationales désormais devenues régionales. A la lueur des phares de votre chère ancienne vous cherchez alors désespérément les lignes blanches qui démarquent le milieu et le bord de la chaussée. La dernière dotation en peinture blanche de la Direction Départementale de l’Equipement doit dater de l’an 2000 et cela se voit sur le réseau routier. Ces lignes sont pourtant primordiales pour la sécurité de tous, d’autant plus la nuit et l’hiver.

En même temps je plaide coupable, quelle idée d’utiliser une voiture de plus de 50 ans qui pollue en hiver alors que les médias nous ont bien averti des risques de neige et de verglas. Je devrais me fondre dans la masse en achetant un monospace diesel climatisé et doté des dernières technologies de conduite autonome. Finalement cela non plus n’est pas possible, le diesel étant selon nos responsables politique la source de tous les maux et comment faire fonctionner un système de conduite autonome si les lignes blanches de signalisation ne sont pas visibles …

On nous demande donc de conduire uniquement des voitures du 21ème siècle sur un réseau routier datant du 20ème. Pour résoudre cette équation impossible, nous avons décidé de continuer à rouler avec des voitures du 20ème siècle tant que cela sera possible. Longue vie aux voitures anciennes.

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Réflexions autour des pastilles écologiques

L’information est quelque peu passée inaperçue pour le grand public entre la poire et le dessert ou plutôt entre les ponts du mois de mai et les premières balles de Roland Garros mais de petites pastilles de couleur vont faire leur apparition sur nos chères voitures à partir du 1er janvier 2016.

La frange écolo bobo à vélo du gouvernement actuel continue sa croisade contre les véhicules diesel et plus généralement contre tout ce qui est de près ou de loin motorisé. Dans cette quête du véhicule propre ne rejetant que de l’eau et se déplaçant dans un silence absolu, nos responsables politiques ont eu une idée révolutionnaire : coller une vignette sur les voitures.

Tout de suite on pense à la pastille verte inventée à la fin des années 1990, à une époque ou déjà il était question d’écologie et de circulation alternée. Rien à voir ! nous répondent en cœur les pouvoirs publics, puisque grâce à une invention de haute technologie digne des meilleurs technopoles français, les pastilles de l’an 2016 seront de différentes couleurs, au nombre de sept pour être totalement précis.
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Amateurs de pastels, camaïeux de couleurs et autres pantones, voici les pastilles écologiques 2016 :
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Vignettes écologiques
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Si vous êtes l’heureux possesseur d’un véhicule ancien, Morrissette vous en félicite, pas le gouvernement qui vous intègre en catégorie 6 tels les bannis au fond de la classe. Rassurez vous, nos anciennes ne seront pas pour autant condamnées à rouler en campagne les jours impairs à la tombée de la nuit car les droits et devoirs des différentes catégories ne sont pas clairement définis.

Le gouvernement laisse aux collectivités locales la liberté de définir les avantages et inconvénients de chacune des catégories au niveau local (ville, agglomération, département). Autrement dit les créateurs des pastilles écologiques 2016 se déchargent de leur mise en application en transmettant discrètement la patate chaude aux collectivités locales. Tellement persuadé de la pertinence de ces nouvelles vignettes écologiques, le gouvernement a rendu celle-ci facultatives.

On l’a compris, ces pastilles sont avant tout un coup de communication sans réel fondement. Intéressons nous donc à la forme, le design n’est pas sans rappeler les « Tax Disc » anglais qui ont orné le pare brise des voitures outre-manche pendant des années. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les anglais sont en train d’abandonner ces vignettes, après tout l’histoire n’est qu’un éternel recommencement.
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Tax discs

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Comme nous l’avons vu, ces vignettes n’ayant strictement aucun intérêt pour nos véhicules anciens, il faut voir celles-ci d’un point de vue purement décoratif. Si vous aimez le design du 6 sur fond gris relevé d’une touche de modernité avec un QR code, Morrissette vous incite fortement à demander votre vignette.

Ce n’est pas tous les jours qu’on a droit à un sticker décoratif offert par le gouvernement ! Dépêchez-vous, car comme toute offre promotionnelle ces magnifiques stickers décoratifs ne seront gratuits que les six premiers mois (financés généreusement par nos impôts), passé cette période initiale ils vous seront facturés.

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