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Vidéo de la semaine #268

Chaque semaine Morrissette met à l’honneur une vidéo qui a particulièrement retenu son attention. Toutes les vidéos ont pour thème l’automobile, que ce soit ancienne ou moderne.

La vidéo de la semaine :
Selon de très sérieuses études scientifiques, le troisième lundi du mois de janvier est considéré comme la journée la plus déprimante de l’année. Pour ne pas rester dans cette spirale négative tout au long de la semaine, nous vous proposons de nous évader au volant d’une somptueuse Jaguar. Il ne s’agit pas de n’importe quelle voiture produite à Coventry, mais ni plus ni moins d’OKV2, l’une des premières Jaguar Type D produite ayant participé aux 24 heures du Mans et ayant ensuite servi de véhicule de développement à Jaguar.

Cette vidéo est une nouvelle fois signée de l’excellent site Petrolicious. Outre le pedigree exceptionnel de la voiture, c’est surtout l’état d’esprit de son propriétaire actuel qui a retenu notre attention. Ce passionné de Jaguar a utilisé et continue d’utiliser sa Type D dans toutes les conditions climatiques. Il ne se considère pas réellement comme propriétaire de ce morceau d’histoire mais plutôt comme un homme ayant eu la chance de partager pendant quelques années l’histoire de cette voiture unique. Embarquez avec lui à bord de la Jaguar Type D de 1954 :

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La Jaguar Type D de tous les records ?

Lors des dernières ventes aux enchères, les Ferrari de compétition semblent marquer quelque peu le pas et son souvent vendues aux alentours de leur estimation la plus basse, lorsqu’elles trouvent preneur. Et si une Jaguar venait détrôner les purs sangs italiens dans le palmarès des ventes aux enchères ? Une Type C dotée d’un important palmarès (à défaut d’être limpide) a récemment battu le record pour un tel modèle lors d’une vente aux enchères à Monaco.

Le duel entre Enzo Ferrari et Sir William Lyons a longtemps eu lieu dans la Sarthe lors des 24 heures du Mans, et c’est justement une voiture victorieuse de cette épreuve mythique qui sera proposée à la vente dans quelques jours.

Cette Jaguar Type D (XKD501 pour les spécialistes) a remporté les 24 heures du Mans en 1956, non pas avec la célèbre couleur British Racing Green mais avec une autre couleur qui allait progressivement devenir elle aussi connue, celle de l’Ecurie Ecosse. Lors de l’épreuve Mancelle, elle était pilotée par Ron Flockhart et Ninian Sanderston et flanquée du numéro 4 quelle arbore d’ailleurs toujours. La voiture s’impose devant les Jaguar Type-D officielles qui ont connu des soucis mécaniques et des accrochages ainsi que devant les Aston Martin avec lesquelles la lutte a été intense au cours des 24 heures du Mans.
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Petit retour en arrière sur la genèse de XKD501, dès 1953, le constructeur de Coventry se rend compte que malgré sa victoire aux 24 heures du Mans, la Type-C n’est plus à la pointe de la performance et il faut étudier une remplaçante. Ce sera la Type-D, monocoque en aluminium toujours motorisée par le 6 cylindres en lignes XK chère à la marque. En version 3,4 litres et dotée de 3 carburateurs Weber de 45, la Type-D développe plus de 250 chevaux. L’aérodynamisme est également soigneusement travaillé en prévision de la ligne droite des Hunaudières.

Jaguar construit 6 Type-D officielles à partir de 1954 dont les numéros de châssis vont de XKD401 à XKD406. L’une d’entre elles remporte d’ailleurs les 24 heures du Mans 1955 qui seront plus marquées par le dramatique accident que par la victoire de Jaguar. En parallèle, pour répondre au minimum d’homologation, Jaguar construit des Type-D a destinées à des écuries privées.

XKD501 est la première Type-D privée produite et celle-ci est vendue à l’écurie Ecosse en 1955. Les débuts de XKD501 ne sont pas à la hauteur du potentiel de la voiture avec diverses sorties de pistes et des résultats relativement moyens. Les meilleurs classements de la saison 1955 sont une victoire à Aintree et une seconde place obtenue lors des 9 heures de Goodwood.

En 1956, la Jaguar Type-D de l’écurie Ecosse obtient de nouveau des places d’honneur en Angleterre avant d’être engagées aux 24 heures du mans avec le succès que l’on sait.
Suite à cette victoire la voiture sera encore engagée dans quelques compétitions mais sera rapidement remisée, ce qui lui permet d’être présentée aujourd’hui dans une configuration très proche de celle des 24 heures du Mans 1956.
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La voiture a été restaurée précédemment, mais en conservant le maximum des éléments originaux qui donnent toute la valeur à la voiture. Ces qualités ont été appréciées au concours d’élégance de Pebble Beach où la voiture a remporté un prix en 2002.

Ce véritable morceau de l’histoire de Jaguar mais également de l’histoire de la course automobile sera proposé aux enchères par RM Sotheby’s lors de leur vente de Monterey le 19 aout prochain. L’estimation est en rapport avec le pédigrée de la voiture puisqu’elle se situe entre 20 et 25 millions de dollars, de quoi en faire l’une, si ce n’est la Jaguar la plus chère de l’histoire.

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Retrouvez ici l’intégralité du catalogue de la vente RM Sotheby’s de Monterey

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Les voitures des 24h du Mans à travers le temps

Les voitures sont un marqueur temporel important, que ce soit par leur lignes, leurs couleurs, leurs matériaux ou encore leurs technologies, on peut immédiatement dater l’époque à laquelle elles appartiennent. Cela est encore plus vrai pour les voitures de courses qui évoluent plus rapidement que les voitures de série. Leur évolution est constante dans le but d’être toujours plus performantes avec pour seules limites les règlements techniques imposés par les différentes épreuves.

Donut Media, spécialisé dans la réalisation d’animations nous propose au travers d’un morphing de suivre l’évolution des voitures mythiques des 24 heures du Mans à travers le temps. La vidéo débute avec la Bentley 3 litres Sport lauréate en 1924. Celles-ci étaient alors raillées par Ettore Bugatti qui les appelait les camions les plus rapides du monde.
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D-Type Donut Media

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Au cours des années 50, les premières études aérodynamiques empiriques voient le jour et les voitures s’affinent de plus en plus donnant notamment naissance à la mythique Jaguar Type-D qui l’emporta en 1957. La vidéo met ensuite à l’honneur la Ferrari 250 LM de 1965, les légendaires Ford GT40 et la Porsche 917 qui ont toutes marquées de leur empreinte la fin des années 60 et le début des années 70.

Les 24 Heures du Mans entrent ensuite dans une ère plus moderne avec la BMW M1 en 1979. La Mazda 787 B de 1991 a laissé plus de souvenirs aux passionnés pour la musique de son moteur que pour sa ligne. Donut Media a également sélectionné parmi les voitures mythiques la McLaren F1 GTR de 1995, la Bentley Speed 8 de 2003 ou encore l’Audi R18 de 2014. Cette vidéo particulièrement bien réalisée permet de montrer l’évolution des bolides de course et surtout leur affinement au cours du temps. Nous vous avions déjà parlé des réalisations de Donut Media, toujours au travers d’un morphing, mais celui-ci était alors consacré à la Porsche 911.

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Où est passée l’exception culturelle française ?

Lorsqu’il s’agit de culture, on nous rabat (à tort ou à raison) les oreilles à propos de l’exception culturelle Française. Dès que cela concerne le cinéma ou bien encore de télévision, on nous explique que l’audience ne fait pas tout, que ce n’est pas elle qui décide et qu’il faut savoir s’en émanciper pour offrir des programmes culturels variés et ambitieux.

Dès lors, pourquoi cette exception ne s’applique-t-elle qu’à la culture et pas également au sport ? Vous avez surement remarqué que depuis le début du mois de Juin, le tsunami médiatique de l’Euro de football emmené par sa vague bleue écrase tout sur son passage. Le foot et ses audiences à faire fantasmer un publicitaire sont omniprésents, toutes les actualités qu’elles soient sportives ou non sont rétrogradées au rang de portions congrues.
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Le Mans Magique

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Pourtant ce weekend, entre deux matchs de football, se sont déroulées les 24 heures du Mans, une épreuve de course automobile qui se tient depuis 1923 sur notre territoire national. Le sport auto perd peu à peu du terrain mais quoi qu’il arrive, les 24 heures du Mans continuent d’attirer chaque année plus de 250 000 passionnés et de nombreux pays, au premier rang desquels les anglais nous envient l’organisation de l’épreuve. Unanimement reconnue comme la plus grande course automobile au monde, les 24 heures du Mans ont il y a quelques années été classées premier événement sportif au monde par un magazine américain.

Les 24 heures du Mans cuvée 2016 ont pourtant tout mis de leur côté pour faire la une de la presse écrite et télévisuelle : conditions dantesques au début de la course, scénario à suspens et dénouement incroyable dans les dernières minutes. Les peoples étaient également présents en nombre dans la Sarthe avec notamment Brad Pitt qui donna le départ, Jacky Chan, Keanu Reeves ou encore Jason Statham.

Pour ajouter à l’exception culturelle française, trois pilotes français sont montés sur le podium du classement général pour trois marques différentes (Romains Dumas, Stéphane Sarrazin et Loïc Duval), Alpine et un pilote Français (Nicolas Lapierre) s’imposent en catégorie LMP2 alors qu’un autre pilote tricolore (Sébastien Bourdais) s’impose au volant d’une Ford GT pour le retour de la marque dans la Sarthe. Malgré tout cela rien, ou presque dans la presse française !
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le Mans Mythique

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A la télévision, la soirée de dimanche soir a été consacrée au match de l’équipe de France de football. Seule France Télévision a diffusé quelques images de la course dont ils avaient les droits et qui leur permettaient de combler un peu leur vide médiatique car à l’inverse ils ne sont pas détenteurs des droits de l’Euro de football.

Du côté de la presse écrite, le journal l’Equipe a fait sa une de l’édition de lundi également sur le football sans la moindre mention des 24 heures du Mans. Alors effectivement, en pages intérieures il y avait quelques articles sur le sujet mais on est en droit d’attendre plus pour une épreuve se déroulant en France et un magazine qui originellement était très lié à l’automobile. Il faut donc se tourner vers le web pour avoir un peu plus d’informations et l’Equipe remonte le niveau avec l’article que nous vous avons présenté ce matin.

Amis journalistes, l’exception française ne se limite pas à la culture, ne devenons pas des moutons arpentant les terrains à la poursuite d’un ballon de football. Les 24 heures du Mans sont une épreuve sportive majeure dans laquelle nous avons la chance de voir briller des représentants tricolores. Sachons mettre en avant les forces de notre pays et nos succès sportifs, allons enfants de la patrie …
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Le Mans Unique

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Une nuit aux 24 heures du Mans

Les 24 heures du Mans 2016 se sont achevées sur un scénario rocambolesque digne d’une production hollywoodienne, Toyota devant laisser la victoire à Porsche sur incident mécanique dans le dernier tour de la course. Si les 24 heures du Mans sont une épreuve exceptionnelle à plus d’un titre, une partie de la magie de l’épreuve réside dans l’atmosphère très particulière qui règne la nuit sur et aux alentours du circuit.

Les journalistes de l’Equipe, ont réalisé pour la rubrique l’Equipe Explore un article qui aborde la course justement sous l’angle de la nuit Mancelle. Tout y est : interview des acteurs, des spectateurs, vidéos, infographies intéressantes. Un article moderne qui met la forme au service du contenu afin d’informer au mieux les lecteurs. Que vous soyez novice ou que vous ayez assisté aux 24 heures du Mans depuis plusieurs années vous apprendrez forcément quelque chose à la lecture de cette article intitulée Une nuit au Mans.

Prévoyez du temps, car la lecture de l’article ne se fait pas en quelques minutes, mais comme les 24 heures du Mans, cela se mérite :
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Nuit au Mans

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Vidéo de la semaine #263

Chaque semaine Morrissette met à l’honneur une vidéo qui a particulièrement retenu son attention. Toutes les vidéos ont pour thème l’automobile, que ce soit ancienne ou moderne.

La vidéo de la semaine :
L’édition 2016 du Mans Classic approche à grand pas, dans moins d’un mois les voitures anciennes prendront d’assault le grand circuit des 24 heures du Mans pour 3 jours de compétition et de fête autour de la passion automobile. L’action ne sera pas limitée à la piste puisque qu’en dehors les clubs seront largement représentés, on retrouvera également une ventes aux enchères, divers expositions, des animations où encore le concours de la meilleure tenue. Pour vous faire une idée plus précise de l’ambiance qui règne au Mans Classic, voici une vidéo de présentation de cette manifestation unique.

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Les stars de la vente Artcurial du Mans Classic en vidéos

Si les 24 heures du Mans auront lieu dès la semaine prochaine, les amateurs d’automobiles anciennes attendent avec impatience Le Mans Classic qui se déroule tous les deux ans. Nous avions déjà évoqué quelques nouveautés de l’édition 2016, avec notamment une ouverture de la piste dès le vendredi matin pour permettre aux nouveaux plateaux d’être intégrés au programme. Ces nouveaux plateaux seront le Groupe C et le Jaguar Heritage Challenge.

Comme de coutume, les animations seront également nombreuses en dehors de la piste avec les traditionnels espaces clubs où encore des expositions thématiques qui aborderont notamment le thème des transporteurs des écuries de course au Mans. Dans le cadre du Mans Classic, Artcurial Motorcars organisera sa traditionnelle vente aux enchères sur le circuit du Mans. Celle-ci se tiendra le samedi après-midi et l’on y retrouvera de nombreuses voitures de compétition, ce qui semble logique pour une vente se déroulant au cœur du circuit des 24 heures du Mans.
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Ferrari Artcurial LMC2016

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Le catalogue définitif de la vente vient d’être officialisé, nous y reviendrons prochainement plus en détails. Artcurial Motorcars a également publié deux vidéos des futures stars de sa vente mancelle : une Delage D6 3 litres de compétition et une Ferrari 250 Berlinetta châssis court. Matthieu Lamoure prend le volant des deux bolides de course et nous emmène pour une balade sur le circuit Bugatti, l’occasion de voir et surtout d’entendre ces deux voitures en action.

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La biplace française est estimée entre 1,2 et 1,4 millions d’euros. Artcurial Motorcars a décidé de ne communiquer l’estimation de la Ferrari 250 Berlinetta châssis court qu’aux acquéreurs potentiels qui en feront la demande. Faut-il y voir là une certaine crainte que la voiture n’atteigne pas son estimation lors de la vente aux enchères ? Depuis le début de l’année, le marché des ventes aux enchères est indéniablement difficile et les grandes maisons de ventes aux enchères sont de fait plus frileuses.

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Pour en savoir plus : www.artcurial.com

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Les Experts Coventry se penchent sur une Jaguar Type C

La Type C est l’une des Jaguar les plus mythiques de l’histoire, elle a remplacé la XK120 et a précédé la Type D. La Type C n’a plus grand chose en commun avec la voiture qu’elle remplace puisque celle-ci a été conçue dès l’origine comme une barquette destinée à la compétition avec en ligne de mire les épreuves d’endurance et en particulier les 24 heures du Mans.

Les Type C ont été moins victorieuses que les Type D dans la Sarthe et elles sont surtout beaucoup moins spectaculaires visuellement ce qui explique qu’elles soient relativement moins connues que les Type D et leurs appendices aérodynamiques immédiatement identifiables. Au total 53 Jaguar Type C ont été fabriquées et elles sont particulièrement recherchées par les amateurs. L’une d’entre elle sera proposée aux enchères par la maison Bonhams à Monaco dans quelques jours.

Lorsque l’on parle de voitures de courses ou de modèles particulièrement célèbres, les britanniques ont l’habitude de les nommer par leur numéro de châssis ou bien encore par leur numéro d’immatriculation. Dans le cas de cette Jaguar Type C, si elle est immatriculée POV 114 depuis une cinquantaine d’année, l’histoire de son numéro de châssis est plus rocambolesque. Officiellement frappée du numéro de châssis XKC 011 (XKC pour Jaguar Type C), la voiture est dotée des éléments de carrosserie de XKC 047 et après des recherches approfondies, les historiens et spécialistes de la marque ont établi qu’il s’agissait également du châssis XKC 047.
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XKC011 .

Un tel flou autour du numéro de châssis apparait digne des pratiques d’un sombre garage de voitures d’occasion mais dans les années 50-60 la pratique était courante. Les voitures de course avaient alors pour unique but de gagner et lorsqu’elles étaient accidentées il n’était pas rare d’en déshabiller une pour en habiller  une autre. Dans ce cas les numéros de pièces ne correspondaient plus et certains châssis étaient refrappés pour tromper les officiels. Rappelons que les voitures de course qui s’échangent aujourd’hui plusieurs millions d’euros étaient alors parfois vendues aux prix de la ferraille lorsque celles-ci n’étaient pas jugées réparables.

L’histoire de XKC 011 / 047 a toujours été floue, nous vous en proposons un bref aperçu pour mieux comprendre le passif de cette voiture. Pour connaitre tous les détails de la voiture et de son identification formelle, nous vous invitons à vous rendre sur le site de la maison de ventes aux enchères Bonhams (anglais) ou bien encore à lire l’article qui lui est consacrée dans le dernier numéro d’Octane Magazine (français).

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Les origines

XKC 047 a été à l’origine commandée par Ian Appleyard, un pilote britannique émérite qui s’est notamment illustré en rallye au volant de la célèbre Jaguar XK120 NUB120. Se rendant rapidement compte que la Type C n’etait pas adaptée aux rudes conditions des rallyes (les routes d’Europe n’était alors que très peu bitumées) Ian Appleyard annule sa commande.

La voiture est alors vendue à Roger Laurent, un champion Belge de moto et lui est livrée le 19 mai 1953 soit quelques semaines avant les 24 heures du Mans. Elle a reçu pour l’occasion les mêmes spécifications que les voitures d’usines et est engagée aux 24 heures du Mans 1953 sous la bannière de l’Ecurie Francorchamps aux mains de Roger Laurent et Charles de Tornaco. La voiture se classe 9ème au classement général final du double tour d’horloge sarthois.
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Le Mans 1953

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La voiture continue de courir au cours de la saison 1953 prenant notamment part aux 24 heures de Spa-Francorchamps ou encore aux 1000 km du Nurburgring. A la fin de la saison, la voiture retourne en Angleterre chez Jaguar.

Fort du résultat obtenu dans la Sarthe en 1953, Jaguar et l’Ecurie Francorchamps décident d’engager de nouveau la voiture lors de l’édition 1954 des 24 heures du Mans. XKC 047 est alors engagée pour assurer une présence anglaise en cas de défaillance des toutes nouvelles Jaguar Type D.

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XKC 047 faussement de retour au Mans

Les recherches ultérieures montreront qu’en réalité XKC 047 ne quittera jamais Coventry en direction du Mans. Jaguar ayant décidé d’engager la voiture la plus performante possible, c’est XKC 012 qui est substituée à XKC 047. Cette voiture arbore les dernières spécifications du modèle, notamment les carburateurs Weber, les freins à disques et la suspension arrière optimisée avec barre Panhard et bras multiples.

La voiture étant accidentée sur la route avant de parvenir au Mans elle n’est pas utilisable et c’est la voiture de développement de Jaguar XKC 011 qui est alors envoyée de toute urgence dans la Sarthe. Certaines pièces sont refrappées au numéro de châssis XKC 047 afin de tromper les contrôleurs de l’Automobile Club de l’Ouest.
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Moteur XKC

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XKC 047 devient XKC 011

La véritable XKC 047 qui est restée loin de toutes ces péripéties à Coventry est alors refrappée du numéro de châssis XKC 011 comme en témoigne les diverses études menées par les historiens et plusieurs preuves concordantes trouvées sur le véhicule.

En 1955, Jaguar vend la voiture désormais identifiée XKC011 à Dunlop comme véhicule de test pour ses pneumatiques hautes performances. La voiture reçoit quelques modifications mineures afin de pouvoir embarquer un passager ou encore transporter des appareils de mesure.

Au terme de ses campagnes d’essais la voiture est vendue à Mike Salmon, elle passe ensuite entre les mains de Gordon Lee et de Robin Sturgess. Tout trois courent de manière plus ou moins soutenue avec la Type C qui est alors identifiée et inscirte en compétition comme XKC 011.

En 1963 elle est racheté par Guy Griffiths pour la somme de 635 livres (une somme qui parait dérisoire actuellement mais qui était déjà conséquente à l’époque) et sera conservé dans la collection familiale jusqu’à aujourd’hui. Ce photographe automobile, collectionneur avant l’heure, a possédé l’une des plus belles collections de Jaguar au monde qui incluait notamment la Type C que nous venons d’évoquer longuement, une Jaguar Type D, le prototype E2A qui a servi de développement entre la Type D et la Type E et également une Jaguar Type E Lightweight.

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La voiture aujourd’hui

Outre son palmarès aux 24 heures du Mans, 24 heures de Spa et 1000 km du Nurburgring la voiture se présente dans un très rare état d’origine, depuis 1953 la voiture n’a jamais été restaurée. Elle a uniquement subi des modifications très mineures liées à son utilisation en course comme le changement des flexibles de frein ou encore l’aménagement intérieur de l’habitacle en sky.

Même si la voiture est très loin d’être état concours, elle est annoncée comme étant en état d’usage et utilisable telle qu’elle immédiatement. La voiture présente aujourd’hui sous sa couleur British Racing Green les traces de ses multiples vies passées. On peut notamment apercevoir des traces de gris, qui était la couleur de la voiture lorsqu’elle appartenait à Dunlop ou encore du jaune, la couleur originelle de la voiture lorsqu’elle courait sous les couleurs de l’écurie Francorchamps.

Maintenant que XKC 011/047 a été officiellement été identifiée comme étant l’originelle XKC 047, celle-ci est proposée à la vente par Bonhams lors de sa vacation du Grand Prix de Monaco Historique 2016. Le prix du rêve et de la vérité historique est estimé entre 4 et 5 millions d’euros.
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Arrière XKC

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Jaguar va produire 9 nouvelles XKSS

La Jaguar XKSS est considérée par certains comme la première supercar de l’histoire. Cette voiture directement dérivée des Type-D victorieuses aux 24 heures du Mans a connu une histoire tumultueuse. Jaguar Classic vient d’annoncer le lancement prochain de la production de 9 nouvelles XKSS aux spécifications exactement identiques au modèle de 1957.
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De la Type-D à la XKSS

En 1954, Jaguar présente sa Type-D avec un seul objectif en tête, celui de remporter les 24 heures du Mans. La voiture prend la suite de la Type-C et se caractérise par une aérodynamique particulièrement soignée mais également par ses quatre freins à disque, une exception à l’époque. D’abord proposée en version « short nose », puis « long nose » afin d’être plus stable dans la ligne droite des Hunaudières, la Type-D remporte les 24 heures du Mans 1955 et 1956.

A la fin de la saison 1956, Jaguar décide de ne plus aligner officiellement de Type-D en compétition, laissant désormais cette tâche à des écuries privées comme la célèbre Ecurie Ecosse qui remportera les 24 heures du Mans 1957 justement avec une Type-D.
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JaguarTypeD .

La décision de se retirer officiellement des compétitions a été prise rapidement et plusieurs Jaguar Type-D terminées ou partiellement assemblées sont disponibles à l’usine de Browns Lane. Sir William Lyons et son sens aïgu du commerce décide alors de recycler ces voitures dans une version civile de la Type-D qui prendra le nom de XKSS.

Les évolutions pour transformer une Type-D en XKSS sont mineures : ajout d’un siège passager et cela va de soit d’une porte pour ce même passager. La XKSS reçoit également un pare-brise en lieu et place du saute vent de la Type D ainsi que de petites vitres latérales. La voiture perd son énorme aileron pour être plus discrète, les feux sont modifiés et de délicats pare-chocs chromés viennent finir de civiliser la voiture.

Ainsi modifiée, la Jaguar XKSS part à la conquête de l’Amérique et de ses riches clients amateurs de voitures d’exception. Les performances de la voiture associées à son palmarès du Mans doivent permettre de la vendre à bon prix outre atlantique.

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Un malheureux incendie remet tout en question

Le 12 février 1957 un terrible incendie se déclare dans l’usine Jaguar de Browns Lane et détruit une grande partie des installations. Cet incendie mettra à mal la trésorerie et la santé financière du constructeur, celui-ci passant alors proche de la faillite. Lors de la reprise de la production, l’usine se concentre sur les modèles de forte diffusion (cela reste relatif pour une Jaguar) et la XKSS est abandonnée.
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JaguarXKSS1

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Durant la faible période de production 16 XKSS ont été produites, faisant de cette voiture une rareté absolue. Si vous ajouter à la liste des premiers acquéreurs un certain Steve McQueen, vous obtenez une voiture dont la cote se compte désormais en millions d’euros.

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La renaissance de la XKSS

Comme cela avait été le cas pour les Type-E Lighweight, Jaguar, par le biais de son département que l’on doit désormais appeler Jaguar Classic va relancer la production de 9 XKSS. Toutes les Type-E Lightweight ayant désormais été produites, les équipes de Jaguar Classic vont pouvoir se consacrer à un nouveau modèle.

Si comme nous l’avons vu, 16 XKSS ont été produites en 1957, la marque tablait initialement sur 25 exemplaires, mais 9 ont été totalement détruits lors de l’incendie de l’usine.

Jaguar va produire les 9 châssis manquants pour des collectionneurs fortunés et triés sur le volet. Aucun prix n’est annoncé officiellement, celui-ci étant seulement communiqué aux clients potentiels mais il faudra signer un chèque à 7 chiffres en livres pour devenir propriétaire de ces nouvelles Jaguar XKSS.
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Jaguar XKSS2

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Une Ferrari 335 Sport Scaglietti aux enchères

En 2015, la vente de la collection Baillon avait défrayé la chronique avec des enchères dépassant toutes les estimations et une couverture médiatique jusqu’alors inconnue dans le domaine de l’automobile de collection en France. Nous sommes d’ores et déjà en mesure de vous annoncer que la voiture qui sera dans tous les médias le 6 février prochain sera la Ferrari 335 Sport Scaglietti proposée aux enchères par Artcurial Motorcars.

Outre l’intérêt historique indéniable de cette Ferrari de course, la grande question est de savoir quel sera le prix de vente de cette auto et si celle-ci va devenir la voiture de collection la plus chère dans une vente aux enchères. Pour votre information, la voiture est estimée entre 28 et 32 millions d’euros payables au lendemain de la vente, les billets de Monopoly ne sont pas acceptés. Petite précision si jamais vous étiez potentiellement acquéreur, la participation aux enchères pour cette voiture est soumise à une procédure d’enregistrement particulière et il est nécessaire de vous faire connaître auprès d’Artcurial Motorcars au minimum 48 heures avant la vente.

Une fois passés ces chiffres stratosphériques qui rapprochent de plus en plus le marché de l’automobile de collection de celui de l’art, intéressons nous à la voiture en elle-même.

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La genèse de la Ferrai 335 Sport Scaglietti

Dans les années 50, les constructeurs s’affrontaient sur les circuits mais également dans des épreuves routières telles que les Mille Miglia ou encore la Targa Florio. Ferrari qui est alors une marque de sport en plein développement même si elle a déjà obtenu des victoires importantes se doit de bien figurer au palmarès des Mille Miglia disputés dans son pays d’origine.
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Moteur Ferrari.

En 1956, la marque au cheval cabré aligne la 290 MM équipée d’un puissant moteur V12 dérivé de celui des monoplaces de Grand Prix. Ce moteur de 3,5 litres développe 340 chevaux grâce à son arbre à cames et son double allumage. La 290 MM s’impose aux Mille Miglia 1956 aux mains d’Eugenio Castellotti.

Par la suite, la 290 MM évolue en 290 S, puis 315 S et enfin 335 S. Au cours de ces évolutions, le moteur a été réalésé à 4 litres, il a gagné un second arbre à cames en tête par banc de cylindres, des carburateurs quadruple corps et il avoisine désormais les 400 chevaux. Une puissance à remettre en perspective avec l’époque, rappelons que nous sommes alors en 1957, époque ou une Renault 4CV se contente de 21 chevaux.

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Une Ferrari usine

La voiture proposée à la vente est une 335 S frappée du numéro #0674, elle quitte les ateliers de Maranello début 1957 équipée d’un V12 dans sa spécification 3,8 litres et d’une carrosserie réalisée par Scaglietti. La voiture entame sa carrière sportive outre-Atlantique avec une participation aux 12 Heures de Sebring confiée aux bons soins de Peter Collins et Maurice Trintignant. Après avoir occupé quelques temps la tête de l’épreuve, #0674 se classe finalement 6ème.

De retour dès Etats-Unis, la Ferrari 335 Sport Scaglietti se présente à Brescia sur la ligne de départ des incontournables Mille Miglia pilotée par Wolfgang von Trips. #0674 se classe seconde de l’épreuve ayant appliqué à la lettre les consignes du Commendatore pour permettre la victoire d’une autre Ferrari.
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Ferrari Mille Miglia.

En prévision des 24 heures du Mans et de son interminable ligne droite des Hunaudières, la 335 S se voit offrir une cure de vitamines par le réalésage du moteur de 3,8 à 4,1 litres. Pour l’épreuve mancelle #0674 change encore de pilotes puisqu’elle est cette fois confiée au duo Mike Hawthorn, Luigi Musso. Le départ de la Ferrari est tonitruant, la voiture prend rapidement la tête et dépasse pour la première fois les 200 km/h de moyenne sur un tour. Ces belles performances seront de courte durée puisque la voiture abandonne dès la 5ème heure suite à des soucis de moteur.

La voiture continue sa saison en Suède pour les 6 Heures de Kristianstad avec le même équipage qu’aux 24 heures du Mans. Malgré un début d’incendie, Ferrari 335 Sport Scaglietti termine quatrième de cette course d’endurance.

En prévision des fortes chaleurs du Grand Prix du Venezuela, la carrosserie est modifiée pour améliorer le refroidissement des freins. Elle est engagée en Amérique du Sud aux mains du même équipage mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous et la course se solde par une deuxième place. Cette course offre également le titre de Champion du Monde des Constructeurs à Ferrari.
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Carrosserie Ferrari.

La carrière américaine

En janvier 1958, #0674 est cédée à Luigi Chinetti, le célèbre importateur Ferrari nord-américain. Sa livrée est quelque peu modifiée, le rouge laissant place à une teinte bleue à bande blanche aux couleurs du NART (North American Racing Team).

La voiture participe au Grand Prix de Cuba, à La Havane pilotée par Masten Gregory et Stirling Moss. Outre l’ajout de deux noms de pilotes prestigieux à l’histoire de la 335 S, la voiture reçoit enfin les lauriers de la victoire à Cuba.

La voiture est ensuite louée à différents pilotes avant d’être finalement vendue en 1960. Les heures les plus glorieuses de la Ferrari 335 Sport Scaglietti #0674 sont désormais derrière elle.

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Pierre Bardinon sauveur de Ferrari

En 1970 la voiture est vendue à Pierre Bardinon, le célèbre collectionneur français ayant présidé aux destinées de la maison Chapal. Collectionneur avisé et grand amateur de Ferrari, la 335 S trouve naturellement sa place dans sa collection personnelle basée au Circuit du Mas du Clos dans la Creuse.
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Ferrari 335.

En septembre 1981, Pierre Bardinon décide de faire restaurer la voiture dans sa configuration d’origine et confie celle-ci à la carrosserie Fantuzzi à Modène. Intelligemment, la partie avant de la voiture qui avait été modifiée pour courir en Amérique du Sud a été conservée et sera fournie au futur acheteur avec la voiture. Suite à cette restauration, la Ferrari 335 S est peu utilisée, se contentant de quelques expositions et démonstrations.

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Pour en savoir plus sur l’histoire de cette Ferrari 335 Sport Scaglietti voiture et sur ses prestigieux pilotes rendez-vous ici.

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