Archives de Récit de course

Come-back sur les 20 km de Paris

Les 20 km de Paris sont pour moi la course par laquelle j’ai commencé le running. Petit flash-back en 2010, il y a déjà 6 ans. Cela part comme souvent par un défi un peu fou, lancé par un collègue de bureau (Benoit se reconnaitra) qui nous propose de faire les 20 km de Paris, au profit d’une association caritative : enfants du Mékong. Défi bien évidement accepté, je découvre alors les prémices de l’entrainement running et y prend petit à petit gout. Finalement ce premier 20 km se déroule sans trop de soucis et l’intérêt pour le running ne sera pas démenti.

En 2016 et quelques 6 000 kilomètres de course à pied plus tard je me retrouve de nouveau au départ des 20 km de Paris. Initialement, je devais arrêter ma saison après le Marathon de Berlin, puis j’ai décidé de pousser jusqu’aux 10 km de Paris Centre. Un collègue (encore une fois) cédant son dossard pour les 20 km de Paris me voici au départ d’une course que je n’ai plus fréquenté depuis 2012.
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Grace au système Luck-It je récupère le dossard officiellement à mon nom et fait changer le SAS de départ pour un préférentiel 2 en phase avec mes ambitions sur ce 20 km. Seulement deux semaines après un marathon, pas question de viser un record mais plutôt de prendre du plaisir à un rythme correct. C’est une première pour moi car les courses dont j’ai pris le départ sans objectif de performance se comptent sur les doigts d’une main et encore tous les doigts ne sont pas nécessaires.

Dimanche matin, aux alentours de 9h j’arrive au village départ pour déposer mon sac à la consigne et les choses se compliquent. Les entrées et les sorties du stade sont complètement bouchées et impossible d‘accéder aux consignes, petit à petit l’heure avance et je me dis que je ne serais jamais au départ à temps. Heureusement que je ne vise pas de performance sur cette course car ce stress d’avant course ne m’aurait pas du tout plu. A 9h50 je parviens enfin à sortir du stade pour rejoindre les SAS de départ. Le trajet entre le stade et le départ situé sur le pont d’Iéna se fera en petite foulée et servira d’échauffement improvisé. A 9h56 me voici enfin dans le SAS préférentiel 2, juste le temps de prendre un gel et d’enlever mon poncho et il est temps de partir.

A peine 200 m de course et le peloton s’arrête, on croit à une chute mais c’est en fait un énorme goulet d’étranglement. Les coureurs sifflent et ceux qui visent une performance voient déjà de précieuses secondes s’envoler. Pour moi l’objectif est de finir si possible en moins de 1h30, ce qui correspond à un rythme de 4 min 30 au kilomètre ce qui facilite les temps de passage. Le premier kilomètre est parcouru en 5 minutes en raison de la chaussée obstruée, ensuite vient la montée vers l’arc de Triomphe. Les jambes tournent bien et le rythme est plutôt bon. Une fois passée l’arc de Triomphe, on emprunt l’avenue Foch (celle qui fait rêver tous les marathoniens de Paris) et le parcours descend jusqu’à l’arrivée ou presque. Les kilomètres défilent et je profite du soleil et de l’ambiance sans avoir les yeux river sur ma montre. Le 5ème kilomètre et son ravitaillement se profilent, on continue vers le 10ème. Je sais que je suis en avance sur mes temps de passage mais comme je n’ai aucune douleur post marathon je continue sur ce rythme.

Le parcours du 20 km de Paris emprunte ensuite les quais de Seine, on retrouve un peu plus de spectateurs le long du parcours. Les enfants tendent la main pour que l’on tape dedans, manquant d’entrainement dans l’exercice je rate la main. Demi-tour et nouveau passage pour enfin réussir ce hi five, au final je ne sais pas qui de cet enfant inconnu ou mois ce sera le plus amusé ! Vient ensuite l’enchainement de montées et de descentes des tunnels que redoutent les coureurs, je continue tranquillement à mon rythme en chantant comme tout le monde sous les tunnels. Une fois la Seine traversée, l’arrivée est proche et l’on sait qu’il ne reste plus que quelques kilomètres.

Je décide d’accélérer progressivement au 19ème kilomètre pour ne pas faire de sprint final. Au final je boucle cet ultime kilomètre en 4 minutes et franchi la ligne en 1’26’59. Une course juste pour le plaisir et sans douleur, c’est un sentiment relativement étrange que de passer la ligne relativement frais en n’ayant l’impression de ne pas avoir tout donné. Quoi qu’il en soit le nouveau parcours du 20 km est très sympa, à l’exception des problèmes au départ et la météo était parfaite en ce dimanche pour découvrir les rues de la capitale.
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10 km de Paris Centre 2016

Le 10 km de Paris centre est une première pour nous, on a déjà arpenté les pavés et le bitume parisien dans de nombreuses courses officielles mais jamais lors des 10 km de Paris centre. Bien évidemment, nous avons vu de nombreuses photos des éditions précédentes sur les réseaux sociaux car cette course est sans conteste l’une des plus connectées. La plupart des participants partage leur course sur les réseaux et chose qui nous a toujours semblé étrange, la plupart courent avec le t-shirt de la course. Au programme de ce 10 km de Paris centre, deux missions bien différentes pour nous : celle de battre son RP pour Claire et celle de s’improviser pacer pour Romain. Le samedi nous faisons un petit tour au village qui est réduit à sa plus simple expression et nous cédons comme beaucoup à l’appel de la personnalisation du t-shirt. Ne faisant pas partie des équipes Nike, pas de t-shirt pacer jaune, mais on peut toutefois inscrire pacer sur son t-shirt . On a donc nous aussi cédé à la mode de porter le t-shirt de la course le jour J après un lavage express et un séchage au sèche-cheveux.
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Dimanche matin, rendez-vous au pied du Louvre pour le départ, les entrées sont fluides et le sac est déposé à la consigne en quelques secondes. La queue devant les toilettes sera plus longue et l’accès aux SAS semble bien laborieux. Partants dans le dernier SAS nous accédons au notre sans soucis mais ceux qui partent devant nous éprouvent plus de difficultés. On avance petit à petit et l’on prend le départ sur les coups de 10 heures. Les premiers mètres sont chaotiques comme souvent lors du départ d’une course. Le peloton est particulièrement danse et il faut parvenir à se frayer un passage sans pour autant bousculer les gens. Au terme du premier kilomètre il est temps de faire le point sur le rythme et de se caler pour notre objectif qui est de boucler les 10 km en moins de 1h03. Nous sommes bien calés dans le rythme et l’on laisse les kilomètres défiler jusqu’au 8ème pour ensuite accélérer selon Romain ou survivre selon Claire.

Par rapport à la Odlo Crystal Run, les quais de Seine sont mieux fermés, ce qui facilite le passage des coureurs du 10 km de Paris centre. On traverse une première fois la Seine et l’on admire la vue sur la Tour Eiffel. On arrive petit à petit à la mi-parcours et au ravitaillement. L’avantage du pacer est que celui-ci peut aussi faire porteur d’eau et gérer le passage au ravitaillement pour vous. Sur le chemin du retour vers le Louvres on attaque les tunnels, si les descentes permettent de souffler, les montées cassent les jambes et le rythme faibli petit à petit. Heureusement les précieuses secondes accumulées sur la première moitié du parcours nous permettent de gérer l’allure quitte à ralentir quelque peu.

On se rapproche petit à petit de l’arrivée, on passe le 8ème puis enfin la 9ème. Si Claire n’a aucune idée du rythme, son Pacer sait d’ores et déjà que la mission accomplie et que les quelques secondes grappillées d’ci l’arrivée ne seront que du bonus. En vue de l’arrivée on retrouve un peu plus de public et des gens qui sont venus encourager les coureurs. On passe finalement la ligne en 1’01’35, le record est donc explosé de plus d’une minute et la mission plus qu’accomplie.
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En résumé, courir avec un pacer c’est :

Pour le runner :

  • Avoir quelqu’un d’insupportable qui veut toujours vous faire aller plus vite ou trouve que la route descend
  • Ne pas avoir à se soucier du chronomètre (ce qui implique de faire confiance)
  • Avoir un porteur d’eau aux ravitaillements
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Pour le pacer :

  • Se caler au rythme prévu (ca parait une évidence mais quand même)
  • Mentir quelque peu sur l’avance ou le retard pour gérer le moral du runner
  • Accepter de se faire engueuler pendant la course

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Ich bin ein Marathonläufer

Par cette métaphore de la célèbre phrase prononcée par John Kennedy s’achève mon marathon de Berlin 2016. Troisième major marathon bouclé en trois ans après Londres et New York ce qui nous place désormais à mi-chemin de la médaille des Six Stars Finishers qui fait rêver de nombreux marathoniens. Cette médaille est décernée aux coureurs qui ont bouclé avec succès les six marathons composant la série des World Major Marathon (Tokyo, Boston, Londres, Berlin, Chicago et New York).

S’ils sont tous des marathons de premier rang caractérisés par leur nombre important d’engagés, chaque marathon garde néanmoins sa spécificité. Celui de Berlin est placé sous le signe de la performance et plus précisément des records du monde. Trois records y ont été battus récemment et les organisateurs mettent en avant le parcours très plat propice à la réalisation de performances.
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Avant de s’élancer pour le marathon, une visite au village s’impose pour récupérer le dossard et se faire une première idée de l’ambiance. Le village du marathon de Berlin n’a rien d’exceptionnel, celui-ci est rationnel pas spécialement chaleureux ni exubérant, très allemand en somme. A Berlin les dossards sont imprimés sur présentation du code barre de la convocation ce qui facilite grandement les choses. En revanche le chronométrage se fait par une puce à accrocher dans ses lacets, une technique d’un autre âge que l’on s’attend plus à voir sur une course régionale que sur un marathon international.

Autre pingrerie berlinoise, aucun t-shirt n’est offert aux coureurs que ce soit celui du marathon ou celui de finisher. Il faut donc se délester de 30€ pour acheter un t-shirt de finisher avant même de prendre le départ de la course … superstitieux s’abstenir ! Le marathon de Berlin n’est pas réputé pour la beauté de ses produits dérivés et les choix de couleurs pour cette édition 2016 ne viendront pas contredire cette réputation.

Dimanche matin place à la course, quelle joie d’être sur la même ligne de départ (à quelques mètres près) que Kenenissa Bekele que j’admirais il y a quelques années au Stade de France lors des mondiaux d’athlétisme 2003. Le marathon est l’un des rares, si ce n’est l’unique sport où des athlètes professionnels se retrouvent sur la même ligne de départ que des amateurs. Le départ est très bien organisé et les vidéos sur écrans géants nous font patienter jusqu’au coup de pistolet au point que l’on ne voit pas le temps passer jusqu’au décompte à une minute du départ.
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Le temps de préparer la montre et nous voilà lancés en direction de la Tour de la Victoire. Je profite des premiers kilomètres pour me chauffer doucement quitte à sacrifier quelques secondes au kilomètre. Le plan est de partir sur un rythme de 4’40 au kilomètre et de le tenir aussi longtemps que possible. L’expérience du marathon, même si celle-ci est faible avec quatre départs au compteur permet de mieux gérer le rythme des premiers kilomètres et de se forcer à ralentir pour garder de l’énergie pour les derniers kilomètres du parcours.

Berlin est le marathon de la performance et cela se ressent dans le peloton. Tout le monde est concentré sur son objectif et il y a très peu de gens déguisés. À Berlin le marathon est plus un sport qu’un amusement et cela se voit également du côté des spectateurs. Ceux-ci sont présents en nombre mais relativement calmes, ils se contentent d’applaudir poliment et d’encourager la famille ou les amis qu’ils sont venus voir. On est très loin des spectateurs hurlants dans les rues de Londres ou des panneaux d’encouragement de New York.

Petit à petit les kilomètres défilent, 5km, 10km …15km, rien ne peut m’arrêter, si ce n’est peut être la monotonie du parcours. Si le marathon de Berlin est assurément plat, il se dispute sur de grandes avenues et son parcours à peu d’intérêt. La course se déroule principalement dans des zones pavillonnaires et à l’exception de l’arrivée à la porte de Brandebourg on ne voit quasiment aucun monuments.
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Au 17ème kilomètre ma montre GPS décide de se perdre et m’annonce que je cours au milieu d’un parc alors que je suis bel est bien sur une avenue du parcours officiel. Résultat de ce détour imaginaire : un décalage de quasiment un kilomètre entre la distance de la montre et celle réelle du marathon. Tous les calculs de moyenne sont donc faux, il faut alors faire les calculs à l’ancienne dans sa tête en se fiant uniquement à la vitesse instantanée et en calculant les temps de passage.

Je continue ainsi mon parcours dans les rues de Berlin, même si je sens bien que tenir le rythme de 4’40 est de plus en plus difficile, le chronomètre reste stable et les kilomètres continuent de défiler. Pas de mur du 30ème ni même du 35ème kilomètre, seulement des jambes qui deviennent lourdes et la nécessité de relancer de plus en plus pour rester dans les objectifs. Le calcul mental continue et en passant au 38ème kilomètre je sais que si je tiens sous les 5 minutes au kilomètre je franchirai la ligne d’arrivée en moins de 3h20. Ce sera mon objectif jusqu’à la fin.

En passant la Postdamer Platz, l’arrivée du marathon est à quelques mètres seulement mais les organisateurs n’ont pas choisi le chemin le plus court et nous ont réservé un détour de près de 4 kilomètres avant de passer la ligne d’arrivée tant espérée. A l’abord du 40ème kilomètre je ressens l’effet du mur (quoi de plus normal à Berlin !), le chrono ralenti de plus en plus et commence à flirter dangereusement avec la limite des 5 minutes au kilomètre. Le moral prend alors le relais pour me porter jusqu’à la dernière ligne droite.
En apercevant enfin la porte de Brandebourg, je sais que l’arrivée est encore à plus de 500 mètres et qu’il ne faut pas accélérer tout de suite. Mais chassez le naturel et il revient au galop, j’accélère donc jusqu’à la porte de Brandebourg puis une seconde fois entre la porte et la ligne d’arrivée. Au moment de franchir la ligne, un coup d’œil au chrono me permet de voir que le défi est réussi et que le temps officiel est de 3’19’’17. Il s’agit d’un nouveau record quasiment 10 minutes plus rapide que le temps établi l’an dernier à New York. Celui-ci sera très certainement difficile à battre dans les mois ou années à venir.
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A l’arrivée, outre la traditionnelle médaille, le ravitaillement et le poncho, le marathon de Berlin est à ma connaissance le seul à offrir de la bière aux participants. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, de nombreux marathonien profitent de leur pinte de bière seulement quelques minutes après avoir franchi la ligne d’arrivée.

En résumé, le marathon de Berlin est totalement orienté vers la performance, tout est parfaitement organisé avant et pendant la course pour favoriser les chronos. En revanche, au niveau du parcours et des spectateurs, Berlin manque de ce léger supplément d’âme qui fait de certains marathons une immense fête populaire.

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Auf dem weg nach Berlin

Derrière ces quelques mots qui peuvent sembler barbares à ceux qui ne maitrisent pas la langue de Goethe (dont nous faisons partie) se cache notre projet du weekend. Pas d’Historic Tour du Mans pour nous mais plutôt 42,195 km de course à pied dans le cadre du 43ème marathon de Berlin. Le nom officiel de celui-ci est le BMW Berlin Marathon car le constructeur munichois est le partenaire principal de l’événement. C’est un petit plaisir personnel de citer ce sponsor car la plupart du temps, les courses à pied sont sponsorisées par des banques ou des entreprises privilégiant le développement durable.
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Ce weekend, l’habituel numéro 34 de Morrissette sera remplacé par le dossard 18810. Nous serons légèrement plus nombreux que sur une grille de départ de course automobile puisque plus de 40 000 personnes sont attendues ce weekend à Berlin au départ du Marathon. Après près de trois mois d’entrainement et de préparation, on tentera de représenter dignement les couleurs de la France et plus personnellement celle de Morrissette. La petite MG B a toujours aimé se battre en piste contre les Porsche, ce weekend outre Rhin sera l’occasion de raviver quelque peu cette rivalité même si les coureurs ne se limitent pas seulement aux allemands ou bien encore aux européens mais viennent du monde entier pour disputer le marathon de Berlin.

Le Marathon de Berlin est réputé pour être particulièrement rapide et plusieurs records du monde y ont été établis. Notre objectif est plus modeste et si nous parvenons à boucler le parcours à 1h30 de ce fameux record du monde, cela suffira largement à notre bonheur. Le Marathon de Berlin fait partie de la prestigieuse liste de ceux que l’on appelle les World Marathon Majors qui regroupent les six marathons les plus prestigieux au monde. Si le classement des marathons les plus importants reste discutable et mercantile, il s’agit incontestablement de courses de grande envergure qui font rêver des milliers de coureurs à travers le monde et nous mesurons notre chance d’être au départ.

Nous vous tiendrons naturellement informés des résultats ainsi que du déroulement de notre weekend berlinois. Bonne chance également à tous les coureurs qui disputeront ce weekend la Paris – Versailles.

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Fitbit Semi de Paris 2016

Après la déconvenue de la Odlo Crystal Run on retrouve avec plaisir le Semi-Marathon de Paris qu’il convient désormais d’appeler Fitbit Semi de Paris 2016 suite au changement de partenaire titre. Cette épreuve est l’une de nos favorites au sein du calendrier des courses à pieds et 2016 marque notre 6ème participation (2 pour Claire, 4 pour Romain). Le Fitbit Semi de Paris est généralement idéalement placé pour peaufiner la condition physique avant d’entamer la saison de courses automobile.

Le retrait des dossards se passe rapidement, on échange convocation et certificat médical contre notre dossard et un sac coureur rempli de quelques goodies et d’un t-shirt. La remise des dossards et fluide et malgré 47 000 coureurs annoncés (37 000 réellement au départ) il n’y a pas de queue ni de bousculade. Quelques stands de marques liées au running ou d’organisateurs de compétitions, complètent un village départ à taille humaine. De quoi faire un peu de shopping pour les futures courses à venir.

Samedi soir, l’heure d’accrocher le dossard et de résoudre l’équation à plusieurs inconnues de la météo : pleuvra, pleuvra pas ? fera-t-il froid ou le soleil sera-t-il présent? Au cours de la semaine les prévisions météo ont alterné entre sec et froid, averses plus ou moins importantes voire même neige. Je parie finalement sur une météo sèche, pantalon et t-shirt manche longue et si j’ai froid, j’aurais cas courir plus vite !
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Fitbit Semi Paris 2016 Depart.

Cette année, le départ du Fitbit Semi-Marathon de paris est avancé d’une heure, les premiers SAS s’élancent donc à 9h contre 10h les années précédentes. Il faut donc se lever plus tôt, réveil à 6h30 pour être en pleine forme dès le départ. Après avoir rapidement avalé une portion de Gatosport, je me retrouve dans le métro et la ligne 1 est bondée comme aux heures de pointes. On sent une certaine concentration parmi tous les coureurs aux habits multicolores, si certains blaguent pour détendre l’atmosphère, on sent bien que les coureurs des premières vagues sont avant tout là pour aller chercher un chrono et pas pour acheter du terrain.

Je dépose mon sac aux consignes, même si tout est bien organisé, il faut un peu plus de temps que prévu car chaque sac doit être fouillé (Vigipirate oblige). Depuis l’an dernier, le sens du Semi-Marathon de Paris a changé et la ligne de départ est beaucoup plus loin, je profite donc des quelques centaines de mettre séparant le dépôt des sacs du SAS de départ pour débuter l’échauffement. Une fois dans le SAS rouge, ça parle chrono dans tous les sens, la plupart des gens visent moins de 1h30, j’entends des 4’10 ou 4’15 au kilomètre, cela me vas bien comme je vise également moins de 1h30 et table sur une vitesse de 4’12 au kilomètre pour garder une petite marge de sécurité.

Le départ du Fitbit Semi de Paris 2016 est donné par Hailé Gebreselassie véritable légende vivante de la course à pied aussi accessible que sympathique. Celui-ci nous annonce qu’étant donné la température extérieure on ne va pas transpirer facilement et qu’il va falloir courir vite. Un petit regain de motivation supplémentaire, si besoin en était. A 9h passées de quelques secondes, nous nous élançons dernières le SAS Elite. Durant les premiers hectomètres personne ne parle et seul le bruit des foulées en cadences sur le bitume trouble la quiétude parisienne de ce dimanche matin.

Le départ avancé fait qu’il y a moins de spectateurs dans les rues qu’à l’accoutumée, les groupes de musiques sont toutefois présents tout au long du parcours pour assurer l’ambiance. Les premiers kilomètres défilent relativement facilement, il est alors temps de se trouver un lièvre qui me servira de repère tout au long de la course. Je scrute les personnes qui m’entourent à la recherche du repère providentiel. Ça sera finalement toi cher inconnu porteur du t-shirt du Fitbit Semi de Paris 2016, je t’observe depuis quelques kilomètres, ton rythme semble régulier, ta foulée légère avec tes Ultra Boost tu seras donc ma cible pour la vingtaine de kilomètres restants.

Le rythme est calé et j’oscille entre 4’12 et 4’13 par kilomètre, exactement dans l’objectif chronométrique, le but est donc de tenir cette allure le plus longtemps possible. En passant le 10ème kilomètre je me dis que je suis mieux que l’an dernier à la même distance. Le ravitaillement situé aux 11ème kilomètre et la prise du 1er gel énergétique sont toutefois appréciés et redonnent un peu d’énergie. Je suis toujours calé derrière mon lièvre de luxe, si l’on se double et redouble régulièrement nos rythmes sont très proches.

En parlant de dépassements, ceux du SAS rouge sont assez particuliers, chacun étant calé à son rythme, les différences de vitesses sont généralement relativement faibles et personne ne veut faire l’effort d’accélérer brusquement. On se retrouve donc avec des dépassements très longs qui ne sont pas sans rappelés ceux des voitures sur l’autoroute avec un régulateur de vitesse.

Le premier signe de fatigue apparait entre le 12ème et 13ème kilomètre, les abdos commencent à siffler. Je savais bien que je n’aurais pas du lâchement supprimer toutes les séances de PPG de mon plan d’entrainement, un jour ou l’autre on finit par le payer. Heureusement, les douleurs disparaissent rapidement et je peux me concentrer sur la foulée et le rythme à tenir.

Les kilomètres défilent petit à petit et on arrive au 14ème kilomètre où se situe un beau faux plat montant. Pour avoir déjà expérimenté ce parcours l’année dernière je sais que les principales difficultés se trouvent au 14ème et 16/17ème kilomètre avec des faux plats montants. Ce sont des points cruciaux pour l’objectif chronométrique, j’augmente donc la fréquence pour ne pas perdre de temps en me disant que je récupérerais lorsque la route sera plus plate. Au vu du chronomètre la technique et les longs entrainements dans les pentes de Montmartre semblent porter leurs fruits car je ne concède pas de temps sur ces parties montantes.

Une fois arrivé au 18ème kilomètre je pose le cerveau (cela fait gagner quelques grammes) et je donne tout. On réfléchira une fois la ligne d’arrivée passée, en attendant c’est accélération progressive pour ne pas avoir de regret. Je commence à doubler quelques coureurs qui souffrent sur la fin ce qui est toujours bon pour le moral. Mon lièvre de luxe semble avoir décidé d’accélérer aussi, sauf qu’il lui en reste plus sous la semelle que moi, je ne le reverrai pas jusqu’à la ligne d’arrivée mais merci cher monsieur totalement inconnu d’avoir été mon repère tout au long de la course.

Un peu avant le 20ème kilomètre, on passe un rond-point, je me colle à la corde en me penchant et en accélérant. Cela ne sert à rien à part à s’amuser et c’est déjà pas mal. Une fois passé l’arche des 20 kilomètres, plus question de gestion, à fond jusqu’au bout. C’est tout droit jusqu’à l’arrivée donc pas de risque pas de se perdre.

Je commence à apercevoir la ligne d’arrivée, un rapide coup d’œil au chronomètre, celui-ci m’indique 1h26’35’’, ayant du mal à estimer le temps nécessaire pour atteindre la ligne je décide d’accélérer encore un peu. La foulée est alors totalement décousue et la grimace pas belle à voir (c’est forcément à cet instant qu’il y a des photographes pour immortaliser la scène). Au final je franchi la ligne d’arrivée en 1h28’20, un gros soulagement, la barre des 1h30 est franchie et le résultat est meilleur que ce qui était théoriquement possible en prenant en compte la VMA. Après la traditionnelle remise de la médaille et du poncho qui est particulièrement apprécié vu la fraicheur ambiante, il est temps de troquer son costume de runner pour celui du supporter.

Une autre course commence, celle de Claire qui s’élance pour son deuxième Semi-Marathon. Etre au départ est déjà une performance car après une préparation tronquée en raison d’une hanche récalcitrante et d’un mollet refusant obstinément de se décontracter, la participation au Fitbit Semi de Paris 2016 n’était pas garantie.

En tant que spectateur, je vois passer une coureuse amputée qui cours avec une prothèse, énorme respect pour cette inconnue qui réalise un exploit hors du commun en toute humilité sans tambour ni trompette. Cela permet de relativiser et de se dire que nos petits bobos à l’entrainement ne sont rien par rapport au combat quotidien que livre cette demoiselle. Son exemple restera assurément mon coup de cœur et également mon coup de chapeau de ce Fitbit Semi de Paris 2016.

Pendant que j’observe les coureurs, Claire continue sa course et tient bien son rythme initial avec même de l’avance sur les prévisions jusqu’au 11ème kilomètre. Mais il n’y a pas de miracle et petit à petit les douleurs se font plus fortes et il faut alors réussir à sauver ce qui peut l’être au niveau du chronomètre sans risquer de se blesser. Malgré tout, les kilomètres défilent petit à petit et l’arrivée et en vue. Un sursaut d’énergie et d’orgueil dans les derniers kilomètres permettent de boucler le Fitbit Semi de Paris 2016 en 2h36 soit près de 10 minutes de gagné sur le précédent record malgré les blessures.
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Fitbit Semi Paris 2016 Medaille.

Les deux pilotes de Morrissette sont donc affutés pour la saison 2016, il ne reste plus qu’à espérer que la MG B le soit tout autant.

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Odlo Crystal Run 2016

Nous aurions également pu intituler cet article quand Amaury Sport Organisation (A.S.O) nous prend pour un pingouin pour rester dans le thème hivernal de la Odlo Crystal Run 2016. Petit retour en arrière et explications des faits :

Odlo, marque réputée pour les vêtements techniques de sports d’hiver souhaite se faire connaitre dans l’univers du running et crée pour cela la Odlo Crystal Run, une course de 10km qui se déroule l’hiver (14 février) au cœur de Paris. A.S.O. qui règne en maître sur les courses de la capitale (Marathon, Semi-Marathon, 10 km l’Equipe, Mud Day …) fait jouer ses relations à la mairie de Paris pour bloquer (partiellement) quelques rues de la capitale, encaisse un gros chèque d’Odlo et le tour est joué.

Ce principe est le même sur la plupart des compétitions ayant un sponsor titre et ne gêne pas les compétiteurs la plupart du temps. Là où le bât blesse c’est lorsque l’on se réfère au niveau qualité / prix de la Odlo Crystal Run 2016, nouvelle venue dans la galaxie des courses à pied. Avec un tarif allant de 35€ pour les premiers inscrits à 45€ pour les derniers, les prix sont dans la tranche très haute pour une course de 10km. Les organisateurs nous annoncent une course unique et une foule d’animations pour justifier ce prix et inciter les coureurs à s’inscrire.
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Odlo Crystal Run 2016 Affiche.

La récupération des dossards se fait dans le magasin Intersport situé rue de Rivoli, rendez-vous au fond du sous-sol où une table a été dressée à la hâte sur 3 tréteaux. On est ici plus proche de la course amateur que d’une organisation professionnelle bien huilée. On demande à changer de SAS en présentant un justificatif de performance en bonne et due forme, notre interlocuteur nous fait les gros yeux et n’a aucune idée de la procédure à suivre. Au bout de quelques minutes, un responsable arrive et valide finalement le changement de SAS.

On repart donc avec un bonnet (pas de t-shirt et autres goodies) et un dossard sans notre nom inscrit dessus. Dans un premier temps on se dit qu’on s’est inscrit trop tard par rapport à l’impression des dossards pour que notre nom apparaisse dessus. On constatera dimanche matin que soit ¾ des coureurs se sont inscrits en retard, soit l’inscription du nom été réservée à quelques privilégiés. Si dans l’absolu cela ne change rien, il est toujours sympa d’avoir son prénom ou son surnom inscrit sur son dossard.

Dimanche matin, de nombreuses animations au village de départ sortent de l’ordinaire : mur d’escalade, curling, simulateur de snowboard, danseurs … On les regarde d’un œil distant car nous sommes avant tout la pour établir un chrono sur 10km. Au moment du départ, on nous annonce que le parcours n’est pas fermé à la circulation, mais seulement partiellement fermé. Une grande partie du parcours se fait sur les quais de Seine ouverts aux piétons et aux vélos. Nouvelle surprise car ce point n’avait jamais été mentionné sur le site de la Odlo Crystal Run ou l’on se contentait de nous annoncer le parcours sans plus de détails.

A 10h30 on prend le départ avec les dossards préférentiels, ce SAS peu garni permet de prendre ses aises et de se caler rapidement à son rythme. Le parcours est relativement roulant même si plusieurs montées et descentes liées à des tunnels cassent un peu le rythme. Le ravitaillement du 5ème kilomètre est particulièrement pauvre (eau, pain d’épice et chocolat), si pour faire un temps sur 10km cela importe peu, les personnes qui sont la avant tout pour l’ambiance seront très certainement déçues.

On essaye de rester le plus proche possible des 4 min / km et on donne tout en vue de l’hôtel de ville. En arrêtant la montre quelques mètres après la ligne d’arrivée, celle-ci annonce un chrono de 40 minutes et 30 secondes. On a hâte de voir le chrono officiel qui devrait etre inférieur de quelques secondes.
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Odlo Crystal Run 2016 Dossards.

A l’arrivée pas de médaille mais simplement un pin’s en plastique tout droit sorti des années 90 et une chaufferette aux couleurs de la marque qui a signé un gros chèque : Odlo. Pour ce qui est des ravitaillements, un peu d’eau, une barre chocolatée et des bonbons on est loin, très loin de l’opulence de certains ravitaillements d’après course. Alors oui, pour ceux qui le souhaitent, il y a de la tartiflette et du vin chaud, mais pour ceux qui veulent des ravitaillements « classiques » c’est un peu peau de chagrin à l’arrivée.

L’après-midi on attend désespérément le temps officiels, les personnes que l’on connait reçoivent toutes petit à petit un SMS avec leur temps officiel où le pingouin (encore lui) de la Odlo Crystal Run les félicite. Rien pour nous, ni SMS, ni résultats sur le site officiel.

Après échange par mail avec les organisateurs il apparait que pour certains coureurs le système de chronométrage n’a pas fonctionné, ils sont « sincèrement désolés pour ce désagrément et espèrent que cela n’a pas gâché ma course ». Et bien si justement, cela a totalement gâché ma course !!! Courir en faisant des high five aux pingouins et aux yetis c’est sympa mais ça aurait été mieux si l’ours polaire en charge du chronométrage avait pensé à déclencher les chronos. Nous ne sommes pas les seuls à avoir été victimes de ce chronométrage défaillant, plusieurs coureurs n’ont pas été chronométrées et d’autres se sont vu attribuer le temps officiel comme temps réel.

A force de vouloir faire des économies de bout de chandelles et de mettre un seul B-Tag (puce de chronométrage au dos des dossards) cela fini par ne pas fonctionner. Si toutes les épreuves majeures mettent deux puces par dossard, il y a certainement une raison … à méditer pour les futures courses.

En résumé, la course Odlo Crystal Run bénéficie certes d’une ambiance très sympathique qui pourra trouver son public auprès de personnes souhaitant courir uniquement pour le plaisir et sans notion de chronomètres. Mais A.S.O. et Odlo facturent à prix d’or une course aux prestations plus qu’amateurs : retrait des dossards chaotique, dossards non personnalisés, parcours non entièrement fermé à la circulation, ravitaillements très pauvres, soucis de chronométrage.

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Une SaintéLyon pour mon Grand-Père

Chez Morrissette Racing, nous n’avons pas pour habitude de faire les choses à moitié, on aurait bien aimé démarrer la course historique directement par Le Mans Classic mais cela n’était pas possible. Il en est de même pour la course à pied, lorsqu’on a décidé d’essayer le trail on s’est directement inscrit à la SaintéLyon, la grande, la solo avec ses 72 km et ses 1740 m de dénivelé positif.

Ceux qui me connaissent savent que je fais beaucoup de course à pieds, mais je le fait principalement pour moi. Je me lance des défis personnels pour ma propre satisfaction et ne recherche pas particulièrement la reconnaissance des autres. C’est pour cette raison que je ne juge pas utile d’inonder les réseaux sociaux de mes entrainements. Je pense que vous avez tous d’autres préoccupations que de savoir si j’ai fait 5 tours de Parc Monceau à 12 km/h ou plutôt enchainé les montées de Montmartre à 10 km/h.

Il m’arrive parfois de vouloir terminer une épreuve ou ramener une récompense pour des personnes qui me sont chères. J’ai ainsi tout fait au moi de juin pour ramener un trophée de la course ASAVE GT Tourisme de Charade pour un membre de ma famille hospitalisé. C’est également pourquoi, suite à la disparition récente de mon Grand-Père, que j’ai décidé de prendre le départ de la SaintéLyon pour lui, pour qu’il soit fier de moi.
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Départ Sainté.
La SaintéLyon, comme son nom l’indique se déroule entre Saint-Etienne et Lyon à quelques battements d’ailes de milan (un oiseau cher au cœur de mon Grand-Père) de l’Auvergne ou celui-ci a passé toute sa vie. Ce dimanche à minuit, l’émotion est donc importante au moment du départ du fait de la minute d’applaudissement dédiée aux victimes des attentats du 13 novembre mais également de ma motivation toute personnelle.

Après avoir lu et relu les différents conseils relatifs à la SaintéLyon je tente d’appliquer ceux-ci à la lettre. Ne pas abuser de la pasta party et éviter la sauce, partir doucement pour ne pas se cramer dès les premiers kilomètres. Je pars donc doucement, en me calant sur un rythme de 6 minutes au kilomètre et en marchant dès que la route s’élève, je me rends rapidement compte que malgré tout je cours trop dans les montées et me règle petit à petit sur le rythme du peloton.

Avec plus de 6000 partants lancés sur les petits chemins au dessus de Saint Etienne, les sentiers prennent rapidement des allures de périphérique parisien et ça bouchonne dès que les chemins se rétrécissent. Je me mets dans le rythme petit à petit en essayant de descendre le mieux possible et en respectant les distances de sécurité (comme sur la route) afin de voir ce qui se passe devant.

Je profite de l’atmosphère de la SainteLyon avec notamment les cheminements de lampes frontales sur les chemins vallonnés. Le ciel est totalement dégagé, ce qui nous permet de voir les étoiles. Je suis sûr que mon Grand-Père nous voit depuis son étoile et j’espère qu’il aura vu ma frontale, modeste petite étoile à l’assaut des chemins entre Saint Etienne et Lyon.
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Sainté Nuit 1.
En un peu plus d’une heure quarante j’arrive au premier ravitaillement situé à St Christo en Jarez, le barnum est totalement bondé, difficile d’accéder au ravitaillement solide et liquide ou bien encore de remplir les poches à eau. Je prends une pate de fruit et continue, sachant que j’ai assez d’eau pour tenir jusqu’au second ravitaillement.

A partir du 20ème kilomètre, je sens que l’eau que je bois à du mal à descendre et que mon estomac commence à faire des siennes. Plus les kilomètres défilent, moins les aliments et les boissons passent. Pire mon estomac me gratifie de nombreux reflux qui m’empêchent de respirer correctement et occasionnant des points de cotés. Pourquoi ces douleurs ? Je n’en ai aucune idée, est-ce des restes de la fatigue post Marathon de New-York ? L’eau froide dans la poche à eau ? Les pates peu appétissantes au départ ? Un corps non habitué à courir au milieu de la nuit ?

Au 25ème kilomètre, la situation s’empire et un arrêt d’urgence sur le bas coté pour vomir est obligatoire. J’ai l’impression que ca va mieux et continue jusqu’au ravitaillement de Sainte Catherine, la situation est encore pire qu’au ravitaillement précédent, toujours pas d’eau pour les poches à eau et impossible d’accéder aux tables de ravitaillement. Je réussi à récupérer une bouteille de St Yorre pour remplir ma poche à eau et continue. Je ne souhaite pas m’éterniser à ce point de ravitaillement pour balayer toute idée d’abandon.
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Sainté Nuit 2.
L’impression d’aller mieux s’estompe cependant rapidement dès que la route s’élève de nouveau. Lorsque la route monte, je suis très rapidement essoufflé et lorsqu’elle descend les secousses ballottent mon ventre et m’obligent à ralentir. Deux nouveaux arrêts d’urgence seront nécessaires pour rejoindre le ravitaillement du 40ème kilomètre situé à St Genoux. Malgré la satisfaction d’avoir dépassé le point culminant de la SaintéLyon, il faut se rendre à l’évidence je n’ai plus d’essence dans le moteur. Lorsque je marche j’ai du mal à garder une ligne droite et pourtant je n’ai pas bu une goute d’alcool. Je décide de tenter de me refaire une santé à St Genoux en y restant 5 minutes et en tentant le tout pour le tout avec du Coca. Au final, j’y passerais plus de 15 minutes a péniblement réussir à boire un gobelet.

L’idée de l’abandon se fait de plus en plus présente. Il faut se rendre à l’évidence, j’ai du mal à respirer correctement, je n’ai plus de force et je ne me vois pas continuer encore 32 kilomètres. Quel intérêt de faire 10km de plus si c’est pour abandonner au prochain ravitaillement ? Dois-je continuer avec le risque de blessure que cela peut comporter en cas de chute contre une pierre ou un arbre ? Je tente de prendre une décision rationnelle et l’abandon semble la meilleure solution. Je fais même la queue devant le bureau des abandons avant de me ressaisir « non je ne peux pas, il faut au mois essayer, si tu ne le fais pas pour toi fait le pour ton Grand-Père » Electrisé par cette décision je repars et ou bout de quelques mètres j’ai froid pour la première fois. Je rajoute une couche et continue mon chemin.

La route se fait plus descendante et me permet de courir plus que de marcher. Je passe mon temps à faire des calculs mentaux pour savoir quelle est la moyenne à tenir pour arriver à Lyon avant 15h, la barrière horaire de la SaintéLyon. Toute notion de chrono est définitivement abandonnée et seul finir compte. Initialement je me prenais à rêver d’un chrono en moins de 10h pour décrocher une SaintéLyon de bronze, cela n’aurait de toute façon pas suffit car mon Grand-Père était un homme en or.
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Lever Soleil Lyon.

En approchant du ravitaillement du 51ème kilomètre le soleil commence à se lever et redonne espoir, il y a également de plus en plus de route mon domaine de prédilection. Je me rends compte que je n’ai pas une foulée de trailer mais bien de pur routard. Je n’ai pas de foulée lente et économique, soit je marche, soit je cours rapidement, il me manque une vitesse intermédiaire.

Depuis le lever du soleil, les kilomètres défilent et je double ce qui est bon pour le moral. Je me remets à me fixer des objectifs chronométriques, arriver avant midi puis arriver avant 11h. Sur les 20 derniers kilomètres je me fais enfin plaisir, mon ventre n’est toujours pas au top mais il est sous contrôle. Mon régime de coca aux ravitaillements et de boisson énergétique dans la poche à eau semble fonctionner et les jambes peuvent enfin tourner. Je gagne plus de 500 places au classement général et je finis en sprint en arrivant à Lyon, la descente des marches se fait tambour battant (merci les entrainements à Montmartre) avant de tout donner jusqu’à la Halle Tony Garnier.

C’est fait je suis Finisher de la SaintéLyon 72km au terme de 10h38 d’efforts, je l’ai fait pour toi papy mais aussi pour moi. J’espère que je ne vous ai pas dérangé avec mon article car mon Grand-Père lui a passé sa vie à tout faire pour ne pas déranger les gens.
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Finisher SaintéLyon.

Le Marathon de New York en 26 points clés … et un peu plus

Comme vous l’avez certainement constaté, Morrissette était absente d’internet et des réseaux sociaux ces derniers jours et ce pour une bonne raison : le Marathon de New York City 2015, plus précisément le TCS New York City Marathon 2015 (les sponsors sont importants aux Etats Unis).

Dès 5h du matin, un flot ininterrompu de bus quitte Manhattan en direction de Staten Island. Les bus déchargent leurs cargaisons de coureurs multicolores au village de départ. Suite à l’attentat au marathon de Boston, les mesures de sécurité ont été renforcées, les bagages doivent être transparents et passage au détecteur de métaux obligatoire pour tout le monde.

Une fois le contrôle de sécurité passé, un immense village de départ attend les coureurs, on se voit offrir un bonnet en polaire aux couleurs de Dunkin’ Donuts. Ce cadeau s’avèrera le plus utile que je n’ai jamais eu au départ d’une course à pied. Les volontaires distribuent donc des donuts mais également du café, du thé, de l’eau ou encore des boissons énergétiques.
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Depart Marathon

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Chacun s’occupe comme il peut en attendant le départ. Les américains faisant tout dans la démesure, le nombre de toilettes installées est impressionnant, les demoiselles habituées aux interminables queues lors des courses parisiennes apprécieront l’effort. J’apprécie également car le froid et le stress me donnent une autonomie de moins de 30 minutes entre deux passages aux toilettes.

Tout le monde se met en place dans le SAS une bonne heure avant le départ, j’y croise de nombreux français puisqu’ils sont en nombre les coureurs les plus représentés derrière les américains. Après avoir donné les vêtements inutiles à une œuvre de charité, Il est temps d’avancer jusqu’à la ligne de départ : Ladies and gentleman start your baskets !
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Mile 0 : Oh, say can you see …
La procédure débute par l’incontournable hymne américain. Un moment particulièrement solennel pour lequel les plus de 50 000 coureurs présents enlèvent tous leurs chapeaux bonnets et casquettes colorés. Je retiens mes larmes, ce n’est pas le moment de se déshydrater !

Le départ est donné par deux véritables coups de canons, impossible de ne pas l’avoir entendu. La célèbre chanson New York New York accompagne alors le départ des coureurs. Je passe la ligne pile sur les phrases « It’s up to you New York New York ».
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Mile 1 : Le pont du Marathon de New York en vrai, pas à la télé
Ça en fait du monde sur le pont de Verrazano ! Celui-ci semble d’un coup bien étroit pour accueillir le flot des coureurs de l’édition 2015 du Marathon de New York, juste le temps de jeter un coup d’œil à la statue de la Liberté. Pour corser le tout, ce premier pont représente la plus grosse ascension du parcours. Résultat du trafic et de la montée, j’accuse déjà un retard de plus de 35 secondes sur le temps idéal à l’issue du premier kilomètre.

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Mile 2 : On lâche les chevaux
Une belle et grande descente s’annonce, celle du pont de Verrazano, c’est le moment de lâcher les chevaux et les jambes pour rattraper les précieuses secondes perdues sur la première moitié du pont.

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Mile 3 : Donner le sourire à un enfant
A la sortie du pont, on rencontre les premiers spectateurs venus encourager les participants au Marathon. J’en profite pour donner mon bonnet Dunkin’ Donuts à un enfant de Brooklyn car il commence à faire chaud sous le bonnet violet et orange.

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Mile 4 : Un peu de réflexion après l’effervescence du départ
Il est temps de regarder la montre avec attention et de se caler au bon rythme. C’est également le moment idéal pour trouver des compagnons de route qui vont à la même allure que moi et me serviront de repères. Je pars sur un rythme de Marathon en 3h20 sachant que je faiblirai forcément sur la fin pour viser un chrono de 3h30.

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Mile 5 : Un public incroyable
Les spectateurs sont très nombreux tout au long du parcours et particulièrement bruyants et enthousiastes. Beaucoup sont venus en famille avec des panneaux d’encouragements faits à la main avec des messages originaux et drôles. Les américains sont biens les rois du marketing et de la communication.

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Mile 6 : 20 miles to go, on gère
Le 10ème kilomètre approche, tout se déroule bien, le rythme est correct. Je gère l’allure bien aidé par ma montre GPS (merci Papa Noël). Je me ravitaille avec application et bois régulièrement. C’est le moment de laisser gentiment les kilomètres se dérouler sans forcer l’allure.

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Mile 7 : Happy Birthday et respect messieurs dame
Je découvre à ma gauche un couple de runneurs américains qui fêtent aujourd’hui leurs 60 ans et courent le marathon avec un ballon « Happy Birthday ». Les encouragements du public ne manqueront pas pour eux tout au long du parcours. Etre capable de finir un marathon à 60 ans c’est beau mais à cette allure c’est magnifique !

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Mile 8 : Brooklyn encore et encore
C’est grand en fait Brooklyn ! La majeure partie du Marathon de New York se déroule dans le quartier de Brooklyn peu connu par les touristes français. Les spectateurs y sont chaleureux et adorent le Marathon, on est loin de l’image de ghetto généralement associée au quartier.

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Mile 9 : Bonjour Empire State Building
Sur votre gauche Manhattan, je commence enfin à apercevoir les grattes ciels et les tours les plus célèbres de New York. Même s’il n’y a aucun guide touristique pour nous indiquer les points d’intérêt de la ville, on se rapproche petit à petit.

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Ravitaillement

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Mile 10 : Attention où on met les pieds

Oulala que de gobelets par terre à chaque mile, lors de points ravitaillement. Malgré les efforts des volontaires, un tapis de gobelets verts jonche la chaussée. Il faut bien penser à éviter les gobelets et à ne surtout pas taper dedans avec les pieds, ça peut faire mal, j’en ai déjà fait la douloureuse expérience.

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Mile 11 : Tous les dix miles la pause s’impose
Un arrêt aux toilettes et ça repart, là encore l’organisation américaine est irréprochable. A chaque mile on trouve de la boisson énergétique (Gatorade), de l’eau et des toilettes. De quoi gérer parfaitement son marathon, ses ravitaillements et ses pauses obligatoires. Rien à dire, tout est bien, très bien organisé.

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Mile 12 : Une pointe d’ennui
C’est moi ou on tourne en rond ? Ah ben non pas du tout c’est juste une impression, la succession de quartiers résidentiels et de zones industrielles rend cette partie du Marathon moins attrayante. Je commence à cogiter sur l’allure à tenir après avoir parcouru un peu plus de 20 kilomètres.

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Mile 13 : Passage au semi
Un petit panneau magique apparait au mile 13,2, celui du Semi-marathon. On entre dans la deuxième moitié du Marathon, celle de la ligne d’arrivée mais aussi des souffrances garanties. Une cote juste après le passage au semi met un terme à toute réflexion, il faut courir on réfléchira après.

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Mile 14 : Welcome to the Queens
Rien à voir avec la reine Elisabeth ou le groupe de rock. Il s’agit simplement du 3ème des 5 quartiers visités par le Marathon de New York. On y passe peu de temps et je commence déjà à ressentir les effets des kilomètres cumulés.

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Mile 15 : Queesnboro bridge : ici laissez toute espérance
Un point stratégique du Marathon : le pont de Queensboro ramène les coureurs vers Manhattan. En plus de monter avant de descendre comme la plupart des ponts, les coureurs ne courent pas sur le pont mais dans le tablier. Grand moment de solitude assuré, je n’échappe pas à la règle et attends avec impatience la fin du pont.

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Mile 16 : La foule en délire nous accueille
Après le silence du pont de Queensboro, la foule est massée en nombre à la sortie de celui-ci. Le parcours effectue une boucle et la foule en délire donne l’impression d’entrer dans un stade de football chauffé à blanc.

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Marathon.
Mile 17 : Manhattan here we are !

Enfin une tête connue dans le public 🙂 La 1ère avenue c’est tout simple, tout droit et en plus ça descend légèrement, un bon moment pour en profiter une dernière fois avant d’entamer les kilomètres les plus durs.

Je me fais doubler par un coureur aveugle accompagné de ses différents guides. Là encore immense respect pour ce coureur qui va boucler le Marathon en moins de 3h30 malgré son handicap mais également chapeau à ses accompagnants qui auraient très certainement pu signer des chronos impressionnants mais ont préféré se dévouer à la cause de leur ami.

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Mile 18 : United Nations of Marathon
Devant moi un coureur en slip aux couleurs du drapeau US (sans autre vêtement) salue un coureur en slip aux couleurs du Royaume Uni. Une illustration pour le moins originale des Nations-Unies du Marathon. Les coureurs déguisés sont relativement nombreux sur le Marathon et reçoivent en retour de nombreux encouragements des supporters.

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Mile 19 : Je ressemble à rien
C’est long la 5ème avenue. D’après les spectateurs « I look great », merci pour leur soutien et leur compassion mais je sais que je look pas great du tout du tout. Je vois que ma foulée se désagrège petit à petit tout comme mon visage.

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Mile 20 : Au mur du Marathon tu n’échapperas pas
Ah tiens encore un pont, à non finalement c’est un mur. La pente n’est pas très marquée mais j’ai l’impression de gravir l’Alpe d’Huez et il faut se faire violence pour ne pas marcher. Le mental entre en action, il est beaucoup trop tôt pour marcher, je garderais ça pour plus tard.

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Mile 21 : Retour à Manhattan
Après une courte visite dans le Bronx, retour à Manhattan pour le final du Marathon, plus les kilomètres passent plus c’est dur. Encore une fois l’adage selon lequel un Marathon commence réellement au 30ème kilomètre se vérifie ici.

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Mile 22 : Depuis quand il y a des cols à Manhattan ?
J’attaque la 5ème avenue et celle-ci prend des allures d’un immense faux plat montant. Les coureurs qui me précédent semblent loin et beaucoup plus haut. Je me fixe des objectifs block par block puis mètre par mètre pour rester motiver et ne pas marcher.

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Mile 23 : Ca monte encore et toujours …
Je marche à deux reprises et il faut réellement se faire violence pour reprendre la course. Seul l’objectif du chronomètre, celui de passer sous la barre des 3h30 me pousse à lever les jambes et à reprendre la course.

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Mile 24 : Central Park enfin !
Entrée dans Central Park et sa succession de montagnes russes. Il est temps pour moi de réviser mes tables de calcul mental et d’estimer la moyenne à tenir pour tenir les objectifs. Cette gymnastique cérébrale permet de ne plus trop réfléchir à la course et je continue d’avancer pendant que je fais mes savants calculs.

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Marathon 2

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Mile 25 : Cours, tu réfléchiras plus tard …

Les mathématiciens sont formels, si je tiens le 5min30 par kilomètre jusqu’à la fin du parcours ça doit passer et la barre des 3h30 doit tomber. Ayant des doutes sur mes capacités de calculs après plus de 40 km de course à pied, je décide de tout donner et de voir ce qu’il restera à l’arrivée.

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Mile 26 : C’est encore loin l’arrivée ?
Mais elle est ou cette p***** de ligne d’arrivée, ils ont rallongé les 0,2 derniers miles ou quoi ? Toujours à fond et focalisé sur la ligne j’en oublie de regarder autour de moi et me dirige machinalement vers les tapis de chronométrage. Ne me demandez pas à quoi ressemble la ligne d’arrivée je n’en ai aucun souvenir. Je sais juste que le chrono s’est arrêté à 3h28’26, l’objectif de moins de 3h30 est donc atteint. Grosse satisfaction et grosse, très grosse fatigue.
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Mile 26 et plus : Heureux mais complètement mort

Une fois la ligne d’arrivée passée on n’a qu’une envie se poser dans un coin et se laisser aller. Les jambes font mal, la tête tourne, l’estomac a envie de renvoyer tout ce qu’il a absorbé en 42 kilomètres … Impossible de s’arrêter car des centaines de bénévoles vous surveillent et guettent tout signe de défaillance. Je fais donc un minimum semblant que tout aille bien pour ne pas terminer au PC Médical. J’arrive quand même à faire deux petits arrêts pour récupérer un peu, mais que la terre est basse pour s’asseoir.

Merci madame UPS de m’avoir ramené mon petit sac avec mes affaires, je me change et continue ma lente procession vers la sortie. Les différentes zones restreintes au public obligent les coureurs à marcher plus de deux kilomètres après l’arrivée pour sortir de l’espace réservé au Marathon. Cela peut paraître peu mais après plus de 40 kilomètres de course cela semble absolument interminable.

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Medaille Marathon.
Pour résumer, le Marathon de New York est mythique et il mérite largement sa réputation de par le monde. On le mentionne moins souvent, le Marathon de New York est également dur mais la ferveur et le soutien du public compensent largement cette difficulté. Si vous avez l’occasion de le faire un jour n’hésitez pas, vous ne le regretterez absolument pas.

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Leçon d’humilité

En ce dimanche matin, pendant qu’une bonne partie des parisiens étaient partis en weekend prolongé loin de la capitale, on avait décidé de participer aux 10 km Courir Ensemble, une course au profit d’Handicap International disputée dans le bois de Boulogne. Pas d’objectif chronométrique, simplement un 10km entre amis et collègues, le but était simplement de les aider à atteindre leur objectif de 50 minutes et de se maintenir en forme pour la suite de la saison.

Tout ne se déroule pas toujours comme prévu et après des soucis de métro pour mes camarades de course je me retrouve esseulé dans la zone de départ. Que faire ? Le faire en 50 minutes comme prévu initialement ? Ou tenter un chrono comme ca juste pour voir ? Finalement le choix se portera évidement sur la deuxième solution.
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Courir Ensemble 2015

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La préparation a été loin d’être optimale, je dirais plutôt même touristique avec deux petites sorties par semaines depuis le Semi-marathon de Paris. Ne parlons pas de la préparation alimentaire qui se limite à un peu de riz hier soir. La préparation psychologique : aucune, étant parti pour une sortie « cool ». A moins de 5 minutes du départ je me retrouve à devoir changer d’état d’esprit pour aller faire un temps. Forcément je suis mal placé, tranquillement installé en dilettante à coté du meneur d’allure d’une heure, les coureurs de moins de 45 minutes sont loin devant.

Dès le départ c’est parti pour une véritable corrida entre les coureurs multicolores afin de remonter dans le peloton et de trouver une place libre au milieu des coureurs du même rythme. Le premier kilomètre s’avère donc plus être du fractionné qu’un départ classique. Les deux premiers kilomètres sont bouclés en à peine plus de 4 minutes au kilomètre et je sens déjà que le départ a été trop rapide.  Au 4ème kilomètre, les jambes faiblissent déjà, le GPS indique des vitesses qui ralentissent 4’10, 4’15, 4’20 … à ce niveau la il ne s’agit pas d’un souci de GPS mais bien d’une baisse de régime. Je sais déjà que le chrono ne sera pas au rendez vous et petit à petit le moral lâche avec les jambes. Un sursaut d’orgueil dans le dernier kilomètre permet de passer la ligne d’arrivée en 43’30. Un chrono dont je ne sais pas trop quoi penser étant donné qu’initialement je n’avais aucun objectif.

Ce 10km ramène à la réalité, on a beau courir régulièrement, toute performance passe par un entrainement sérieux. Le non entrainement et la non préparation se payent cash, il n’y a pas de miracle en course à pied. Autre point important, la préparation mentale, dont les médias sportifs nous rebattent les oreilles depuis quelques années. La aussi pas d’improvisation, pour faire une bonne performance il est important de s’y préparer mentalement, de la pré visualiser. Un mental non préparé lâchera tout aussi rapidement que des jambes mal entrainées. La morale de ce 10km dominical : quelque soit votre objectif, plus vous le préparerez soigneusement, plus vous l’attendrez facilement.
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Semi-Marathon de Paris tenu

Pendant que les membres de l’ASAVE préparaient la saison 2015 sur le circuit de Dijon-Prenois, le pilote de Morrissette affutait sa condition physique lors du Semi-Marathon de Paris 2015. Cette épreuve classique du début du mois de Mars est le 3ème Semi-Marathon le plus couru au monde avec cette année plus de 43500 inscrits. L’objectif cette année était très clair, réussir à enfin passer sous la barre des 1h35. Pour cela le plan d’entrainement est passé de 3 à 4 sorties par semaine afin de mettre toutes les chances de notre coté. Cette préparation a été quasi idéale, juste ralenti par des douleurs aux genoux, mais existe-il réellement des préparations sans aucun soucis et contre temps ?
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Départ Semi 2015.jpg

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Comme à chaque départ de course à pied on se pose l’éternelle question « qu’est ce que je fais la ? » cette question est cette fois-ci renforcée par le fait de se trouver dans le SAS de départ rouge. Celui-ci correspond à un objectif de moins de 1h35 sur Semi-Marathon et est accessible uniquement sur justificatif de performance. Un rapide coup d’œil autour de moi et l’on se rend vite compte que les coureurs qui m’entourent ne sont pas la pour enfiler des perles, acheter du terrain ou encore beurrer les coquillettes. Fini l’ambiance bonne enfant des autres SAS dans lesquelles nous prenions le départ les années précédentes, tous sont des compétiteurs qui sont la dans un seul et unique objectif : exploser le chrono.

Le chronomètre cet outil indispensable en course à pied avec lequel chaque coureur entretien une relation pour le moins ambigüe voir schizophrène. Le chronomètre (qui est maintenant GPS, cardiofréquencemetre et autres fonctions insolites … ) est notre allié et notre principal compagnon de route lors des entrainements, il nous permet de valider la progression et de nous entrainer suivant un programme très précis quasiment comme des professionnels. Ce même chronomètre devient notre pire ennemi en compétition, il devient obsédant, entêtant, on ne pense qu’a lui en essayant toujours de le devancer ou de prendre la petite marge d’avance qui nous servira à la fin de la course.
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Semi 2015

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Le départ est donné sous un soleil du début de mois de Mars radieux qui s’accompagne d’une rapide montée en température. Fini les réflexions philosophiques sur le rôle du chronomètre, place à l’action ! Le plan de marche est de partir sur un rythme de 4’15 au kilomètre ce qui correspond à un temps de 1h30 sur Semi-Marathon et d’ajuster le rythme au fur et à mesure du parcours. Si les premiers kilomètres se passent sans encombre, après le 11ème kilomètre lorsque la fatigue commence à s’accumuler et que la route s’élève légèrement, il faut se rendre à l’évidence cet objectif n’est pas tenable. Il reste alors à « gérer » les kilomètres restant pour rallier l’arrivée en moins de 1h35. Ce sera chose faite puisqu’au terme d’un dernier sprint en vue de la ligne d’arrivée, celle-ci sera franchi en 1h32’35, l’objectif est donc atteint.

Le parcours du Semi-Marathon de Paris était inversé par rapport aux années précédentes et présenté comme plus roulant pour les organisateurs. A l’usage cela ne s’avère pas flagrant mais ce point de vue est toujours partial puisque chaque concurrent trouve toujours le parcours trop dur en cherchant à améliorer son chrono. Il est temps maintenant pour Morrissette Racing de se tourner vers le Championnat de France Historic’ Tour et le prochain objectif running sera le marathon de New York en novembre prochain.

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